Kinshasa, 05 juillet 2024 (ACP).- Les membres de l’Unité inter-service de collaboration en matière d’enquêtes et de poursuites liées au blanchiment des capitaux, au financement du terrorisme et à la prolifération des armes à destruction massive (Unicep) ont été installés par le Procureur général près la Cour de Cassation de la République démocratique du Congo, a-t-on appris, vendredi, de source judiciaire.
« J’attends de vous que chacun fasse et donne le meilleur de lui-même. Il est conseillé à chacun, désormais, de travailler dans l’unité. Nous vous demandons de vous familiariser les uns avec les autres. Dans le cadre de cette Unité, ce qui évoque l’union, il faut que vous puissiez vous connaître (…) de sorte que, si chacun travaille de son côté, et qu’il a besoin d’un éclaircissement par un autre service, il puisse rapidement l’atteindre », a déclaré le Procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde Mambu.
Par plusieurs autres conseils, le procureur Mambu a demandé aux membres de la Cellule technique de coordination de l’Unicep à définir les modalités de travail et à identifier les besoins, pour leur permettre de bien fonctionner.
Il a expliqué que tous les points focaux sont les bras et les yeux du ministère public, et que, à ce titre, ils sont dans une période d’instruction pré-juridictionnelle. Ce qui fait que toutes leurs informations devront bénéficier de la confidentialité, la procédure étant secrète.
Pour assurer l’efficacité du travail, il a nommé l’avocat général près la Cour de Cassation, Pascal Mukonkole Katambwe, comme Coordonnateur de la Cellule technique de coordination de l’UNICEP.
De son côté, Adler Kisula Betika, secrétaire exécutif de la Cellule nationale des renseignements financiers (Cenaref), a fait savoir que parmi les griefs relevés dans le rapport du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC) figure, notamment, le manque de coopération et de collaboration entre les différentes structures qui luttent contre la criminalité financière en RDC.
Pour lui, c’est à cause de toutes ces faiblesses, que depuis octobre 2022, le Groupe d’Action financière (Gafi) va placer la RDC sur la liste grise, avec des conséquences incalculables, au point que le pays est considéré comme l’un des pays qui mettent en danger les finances internationales.
« Compte tenu du fait qu’il ne reste plus qu’une année à la RDC, pour vider tout ce qui a été convenu avec le Groupe d’action financière (GAFI), de peur d’être classée dans la liste noire, avec des conséquences encore plus graves, il était donc plus qu’urgent de mettre en place une structure qui puisse mettre en synergie tous les services de contrôle, pour renforcer les enquêtes et les poursuites liées au blanchiment des capitaux, au financement du terrorisme et à la prolifération des armes à destruction massive »,a-t-il dit.
« Voilà pourquoi, pour pallier ces insuffisances, le ministre de la Justice a pris un arrêté pour mettre en place cette Unité de collaboration, sous la supervision de notre shérif national, le Procureur général près la Cour de Cassation, qui va coordonner cette Unité », a indiqué le secrétaire exécutif de la Cenaref.
Depuis 2018, le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) avait évalué le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme de la RDC. À l’issue de cette évaluation, le dispositif anti blanchiment du pays était jugé faible et peu conforme aux standards internationaux.
Cheville ouvrière de l’Unicep, cette cellule technique de coordination est composée de points focaux de différentes structures de contrôle, pour assurer la collaboration en matière d’enquêtes et de poursuites, afin de mettre un terme à toutes les affres des actes de grand banditisme financier et de criminalité transfrontalière que subit la RDC et qui alimentent les violences et le terrorisme0. ACP/