Kinshasa, 1er juillet 2025 (ACP).- La réparation des victimes n’est ni une faveur ni un acte d’assistance, elle est un « devoir de justice », a soutenu le Président de la République démocratique du Congo (RDC), dans son mot de lancement d’un forum mardi à Kinshasa, sur cette matière.
« La RDC ne pourra se reconstruire sur des blessures ignorées. La réparation n’est ni une faveur ni un acte d’assistance : elle est un devoir de justice », a déclaré Félix Tshisekedi, en lançant le Forum national sur le droit à la réparation, organisé au Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale (CCAPAC).
Le Chef de l’État a relevé l’importance de ces travaux qui n’ont rien d’habituel. « Ce Forum national sur la mise en œuvre du droit à la réparation n’est pas un rendez-vous ordinaire : il marque une rupture décisive avec l’oubli, l’indifférence et l’impuissance. Il traduit l’engagement résolu d’une Nation qui choisit de placer la dignité des victimes au cœur de sa quête de justice et de réconciliation », a-t-il indiqué, étant conscient des enjeux de ces assises dans la réhabilitation des victimes du Genocost (Génocide congolais pour des gains économiques).
Pour le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), qui organise cet événement avec l’appui du ministère des Droits humains, ces assises, prévues du 1er au 04 juillet dans la capitale congolaise, sont un moment d’écoute, d’engagement et de construction.
Engagement réitéré d’offrir un environnement meilleur aux victimes

Photo de famille
Au lendemain de la signature de l’Accord de paix de Washington, censé mettre fin à l’insécurité dans l’Est de la RDC, le Chef de l’État a réitéré sa volonté d’offrir aux victimes un environnement meilleur en martelant sur la justice et le droit à la réparation.
S’adressant à l’assistance au sujet de la prise en charge des victimes, le Président de la République a insisté : « nous leur devons la vérité, la justice, la réparation. Et surtout, nous leur devons un avenir où plus jamais ces atrocités ne se reproduiront. C’est aussi avec elles, sans exclusion aucune, que le cœur du Grand Congo devrait battre avec courage ».
Intervenant plus tôt dans cette activité, M. Patrick Fata, Directeur général du FONAREV, a insisté sur la question de la réparation des victimes : « ces travaux visent à franchir ensemble une étape essentielle en tant que nation et peuple résilient ». Pour lui, réparer ne se résume pas à une simple indemnisation financière : « réparer, c’est aussi et surtout reconnaître; c’est reconstruire des vies, des communautés, des liens sociaux brisés ».
Quant à la ministre des Droits humains, Mme Chambu Mwavita, la réparation est placée au centre des priorités nationales à travers ce Forum. « La réparation n’est pas un luxe, elle est un droit, une exigence de justice, un fondement de la paix durable ; elle est aussi un signal fort envoyé aux victimes », a-t-elle affirmé.
De nombreuses personnalités à la fois politiques et publiques ont pris part à cette activité. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’un long processus mémoriel qui vise, selon les organisateurs, à finaliser la stratégie nationale et lancer officiellement les programmes de réparation.
ACP/