Kinshasa, 29 mai 2025 (ACP).- Une plateforme d’enseignement ouvert et à distance, et la campagne « Je suis Tech » ont été lancées mercredi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), par la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), a appris l’ACP jeudi de source officielle.
« J’ai le réel plaisir de prendre la parole… en ce jour consacré à un double événement à savoir : le lancement officiel de la plateforme de l’enseignement ouvert et à distance et le lancement également de la campagne +Je suis Tech+…», a dit la professeure Marie-Thérèse Sombo, ministre de l’ESU.
« Dans cet autre registre, c’est ici l’occasion pour moi de saluer vivement la campagne +Je suis Tech+ qui débute aujourd’hui, tout en remerciant la Fondation Vodacom qui en a pris l’initiative en vue d’apporter sa contribution à l’édifice de la sensibilisation des Congolaises et Congolais sur la numérisation de notre système éducatif de niveau supérieur », a souligné la ministre.
Notant que ce jour était aussi celui du lancement officiel de la plateforme d’enseignement ouvert et à distance. La ministre de l’ESU a invité tous les chefs d’établissements, les personnels académique, scientifique ainsi qu’administratif et technique, et tous les intervenants du secteur de l’ESU, à faire leur cette plate-forme.
« Il s’agit d’un grand outil que nous avons développé non seulement pour partager les contenus pédagogiques mais aussi pour assurer la gestion efficiente et rationnelle tant sur le plan administratif que financier des établissements », a-t-elle insisté.
La ministre de l’ESU a, par ailleurs, noté que, bien que la Loi-cadre du 11 février 2014 de l’Enseignement national ait retenu l’enseignement ouvert et à distance comme l’une des options fondamentales du système éducatif actuel, essentiellement basé sur le présentiel, ce mode d’enseignement n’a pas été implémenté et ce, en dépit de plusieurs recommandations formulées à la RDC par les organisations internationales et sous-régionales.
Pourtant, a-t-elle fait constater, la situation socio-politique de l’heure avec la guerre qui sévit dans l’Est du pays et la pandémie de Covid-19 ont démontré à suffisance la nécessité d’engager les réformes politiques pour soutenir la transformation numérique de l’Enseignement supérieur et universitaire dans notre pays.
« C’est d’ailleurs cette préoccupation qui a fait l’objet de la Conférence panafricaine organisée en avril dernier par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), en Guinée Equatoriale, à laquelle j’ai eu le privilège de participer. Point n’est besoin de rappeler que la promulgation de l’Ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant sur le Code du Numérique et l’élaboration du Plan national sous-sectoriel du Numérique de l’ESU ont marqué un tournant décisif non seulement dans le développement du secteur numérique dans le pays mais aussi et surtout pour l’organisation et le fonctionnement de l’enseignement ouvert et à distance », a-t-elle dit.
Apprendre tout au long de la vie, l’un des apports de la transformation numérique
La ministre de l’ESU et les autres participants à cette cérémonie
La ministre de l’ESU a, par ailleurs, expliqué le bien-fondé de la transformation numérique dans les établissements d’enseignement. Il s’agit, selon elle, notamment de favoriser l’apprentissage tout au long de la vie dans le cadre d’une formation permanente et continue. Elle empêche aussi, a-t-il fait savoir, que les inégalités géographiques ne se creusent davantage en entraînant une sorte de discrimination dans l’accès à l’éducation alors qu’elle réduit la massification des étudiants dans les auditoires.
La transformation numérique, selon la ministre de l’ESU, promeut la relève académique et réduit la mobilité coûteuse et risquée du personnel enseignant dont la moyenne d’âge se situe à 65 ans.
Elle a rappelé son arrêté pris le 06 février 2025, en vue d’organiser et de faire fonctionner l’enseignement ouvert et à distance au sein des établissements d’Enseignement supérieur et universitaire en RDC, offrant plusieurs avantages susmentionnés. Cet arrêté, selon elle, a été approuvé par le Conseil des ministres en guise de mesure d’application de la Loi-cadre de l’Enseignement national.
Reconnaissance des diplômes et titres de l’enseignement à distance
La professeure Marie-Thérèse Sombo a affirmé avoir pris d’autres mesures devant garantir non seulement la mise en œuvre effective et rationnelle de ce mode d’enseignement mais aussi et surtout la reconnaissance des diplômes et titres qui en seront délivrés.
« D’ailleurs, je suis heureuse d’annoncer à la communauté universitaire que dans le nouveau Cadre organique de l’ESU signé le 13 mai courant par le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, innovation et modernisation des services publics de l’Etat, la Direction de l’enseignement ouvert et à distance est bel et bien reprise comme une Direction métier. Elle s’inscrit en ordre utile désormais comme la 3ème Direction des Services académiques aux cotés de deux premières traditionnelles publique et privée, en ayant l’avantage d’être transversale en ce qu’elle s’occupera de tout ce qui relève de l’enseignement ouvert et à distance dans des établissements tant publics que privés », a-t-elle souligné.
Elle a remercié la Fondation Vodacom, Huawei et KADEA qui, dans le cadre du partenariat public-privé recommandé dans la Loi-cadre de l’enseignement national, ont non seulement créé la 1ère plate-forme nationale d’enseignement en ligne mais ont également doté le ministère d’une 1ère salle numérique avec des dispositifs importants pour servir d’établissement pilote.
« De ce fait, je tiens à encourager et à suivre de très près le processus visant à implémenter ce projet dans d’autres Etablissements pilotes à travers les provinces ciblées avec l’accompagnement de la Direction technique de mon administration. Par ailleurs, je tiens également à encourager toutes les initiatives en cours des différents partenaires ici présents et absents tendant à relever avec nous les défis majeurs de la modernisation de notre système éducatif. Les réformes qui s’opèrent dans ce secteur ouvrent un très vaste chantier qui en appelle à l’engagement et la collaboration de tous », a-t-elle souligné.
Et de saluer l’engagement de l’Unesco à travers l’organisation, en 2024, de deux ateliers, lesquels ont jeté des bases solides pour ce processus et pour la disponibilité à organiser, avec le concours d’un Consultant international, le diagnostic d’élaboration de la Stratégie nationale de l’Enseignement ouvert et à Ddstance.
La ministre a sollicité auprès de son collègue en charge des Postes, télécommunication et numérique, la relance du projet d’interconnexion des établissements de l’ESU, dénommé « Ebale ». ACP/C.L.