Kinshasa, 04 septembre 2023 (ACP).- L’année scolaire 2023-2024 en République démocratique du Congo (RDC) est axée sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement par la bonne gouvernance et la redevabilité, a constaté lundi l’ACP, lors de la rentrée scolaire à Kinshasa.
« Au regard des enjeux de l’heure, je place l’année scolaire 2023-2024 sous le thème » Amélioration de la qualité de l’enseignement par la bonne gouvernance et la redevabilité ’’, loin de moi l’idée de me contenter des avancées positives », a déclaré le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Tony Mwaba, devant les directeurs provinciaux et opérateurs pédagogiques et partenaires éducatifs.
Il a demandé à tous les opérateurs pédagogiques de « se remettre en question et de s’engager résolument dans la recherche de l’excellence, afin de concrétiser la vision du gouvernement, de construire un système éducatif inclusif et de qualité contribuant efficacement au développement national, à la promotion de la paix et d’une citoyenneté active ».
Le ministre de l’EPST a effectué une ronde dans quelques établissements scolaires de la ville de Kinshasa pour s’assurer de l’effectivité de la reprise des classes et s’imprégner des conditions d’études des élèves.
La rentrée scolaire connaît sa régularité depuis plus de deux décennies. Elle intervient désormais chaque premier lundi du mois de septembre, grâce au maintien d’un dialogue permanent entre le gouvernement et le ban syndical de l’EPST.
781 écoles construites sur fonds propres du Gouvernement
Le Gouvernement de la République, qui s’est investi, au cours de ces deux dernières années, à redorer l’image du sous-secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique en rehaussant la qualité de l’enseignement, a construit 781 écoles disséminées dans différentes provinces éducationnelles de la République démocratique du Congo.
« Les actions inscrites à notre actif dans le sous-secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique sont notamment la prise en charge de 23.793 nouvelles écoles, soit un accroissement de 57%, la construction de 781 écoles sur fonds propres du Gouvernement pour désengorger les classes surpeuplées, l’augmentation de l’enveloppe salariale mensuelle de l’ordre de 166.639.737.151 FC, soit un accroissement considérable de 238% », a révélé le ministre de l’EPST, Tony Mwaba.
Ceci a permis « la réintégration de 6.121 928 élèves dans le circuit scolaire, la prise en charge de 279.145 agents soit 68%, la majoration considérable des frais de fonctionnement aux écoles dites de prestige, soit 5.344%, ainsi que l’octroi des frais de fonctionnement aux écoles de référence soit, 10.000 000 FC par école. »
L’année scolaire 2022-2023, avait été placée sous le thème : « Trilogie inspectorale pour un enseignement de qualité », une thématique qui cadre avec les objectifs gouvernementaux.
« Ce thème a été choisi pour cadrer avec les objectifs assignés à notre ministère, en vue d’une implication accrue de tous les acteurs et partenaires dans l’encadrement, la formation et la rééducation de nos enfants », a rappelé le ministre de l’EPST.
Une rentrée timide à Kinshasa

La rentrée scolaire a été timide dans certaines écoles de la capitale de la RDC, notamment celles des communes de Kalamu et Kasa-Vubu, a constaté l’ACP après une ronde effectuée lundi auprès de ces établissements.
« Plus ou moins 40 élèves seulement ont répondu présents à l’école Notre dame des anges. Ici à Kasa-Vubu, la rentrée scolaire a été très timide. Beaucoup d’élèves sont restés à la maison », a déclaré Dani Ndombe, chargé de discipline à l’institut «Notre Dame des anges».
« La rentrée scolaire dans nos écoles de la capitale a toujours été timide, nous demandons aux parents qui traînent encore leurs enfants à la maison de nous les envoyer, car on a déjà démarré avec ceux qui sont présents », a affirmé Chirack Kongolo, enseignant l’école « Technologie moderne.
Selon Marie Honzo, un parent d’élèves, la faible présence des écoliers est aussi due aux difficultés financières que traversent certaines familles.
« (…) Les difficultés financières constituent le plus grand handicap dans certaines familles confrontées à une situation économique qui ne permet pas d’envoyer les enfants à l’école », s’est-il plaint.
Par ailleurs, les enseignants ne se sont pas empêchés de dispenser les enseignements dès la première journée, a-t-on constaté.
Le faible engouement des élèves a été constaté aussi dans la plupart des établissements scolaires de la commune de Kintambo.
Pour certains enseignants, cette situation qui date de longtemps, n’est pas liée qu’à la crise financière, c’est plutôt une mauvaise habitude acquise par les parents d’élèves.
« Le premier jour de la rentrée scolaire a toujours été timide. On peut recevoir sur 100 inscrits 10 ou 20 élèves, mais, après ils finiront tous par venir », a déclaré Célestin Kulutuka, surnuméraire de l’institut Dominique ILOO.
La rentrée estimée à 95% dans le Kwilu 2
Le directeur provincial de cette province éducationnelle du Kwilu 2 a déclaré que la rentrée scolaire 2023 – 2024 est estimée à 95% dans sa province éducationnelle, après la ronde dans les écoles de la ville de Kikwit.
« Je suis très content de constater que la rentrée scolaire est effective à 95% dans la ville de Kikwit, en dépit de quelques écoles où le nombre d’élèves est un peu diminué, ce sont des cas isolés », a dit le directeur provincial de l’EPST-Kwilu 2, Espérant Ngotota.
Et de poursuivre : « C’est ainsi que je lance un appel aux parents d’envoyer leurs enfants à l’école même s’ils n’ont pas encore acheté les uniformes, ils peuvent le faire quelque temps après, car la première période et la plus longue pour les enseignements pendant l’année scolaire ».
La province éducationnelle de Kwilu 2 dont le siège se trouve à Kikwit, compte au total 4.525 écoles dont 639 maternelles, 2.225 primaires et 1.661 secondaires.
Equateur : une rentrée scolaire timide

Le préfet du Collège Nsong’a Lianja, dans la province de l’Equateur, l’abbé Freddy Isambo, a affirmé que la rentrée scolaire 2023-2024 a été timide à Mbandaka, chef-lieu de la province.
« Mes impressions ne sont pas bonnes, parce que c’est pour la première fois que nous remarquons une rentrée timide », a dit l’abbé Freddy Isambo, préfet du Collège Nsong’a Lianja.
Il a expliqué que la cause est les rumeurs qui circulaient, faisant état de l’effectivité de la rentrée au 11 septembre prochain.
« Il serait mieux que les enfants viennent à l’école que de rester à la maison. Qu’il n’y ait plus de raison de les retenir, ils doivent s’adapter au rythme de la rentrée », a-t-il souhaité.
En outre, le chef d’établissement de l’Institut Bakusu, Emmanuel Kodangba, a laissé entendre que peu d’élèves et d’enseignants ont été à la hauteur de leurs obligations respectives.
« Malheureusement, peu d’élèves et d’enseignants ont été à la hauteur de leurs obligations respectives. Malgré la timidité, certains élèves se sont présentés sans uniformes », a-t-il déclaré.
De son côté, le directeur des études du Lycée Esengo, Guylain Kedima, a invité les parents à envoyer leurs enfants à l’école.
« En effet, la rentrée est effective au Lycée Esengo. 85 élèves sur 600 ont répondu présents, toutefois nous invitons les parents d’envoyer leurs enfants, car il serait difficile pour ces derniers de récupérer les matières ratées », a-t-il déclaré.
Kasaï Oriental : la rentrée scolaire 2023-2024 effective

La rentrée scolaire 2023-2024 a été effective dans les écoles tant publiques que privées de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) de la ville de Mbujimayi, dans la province éducationnelle du Kasaï Oriental 1, a constaté l’ACP dans quelques écoles visitées.
Le directeur de l’école primaire Butamina 1, Jean Mbuyamba a déclaré « que la rentrée scolaire est réellement effective dans cet établissement public où le taux du nombre d’élèves présents est de plus de 50% du fait que sur 55 élèves inscrits dans chaque salle de classe, la présence varie entre 30 et 35 élèves ».
Selon lui, tous les enseignants et le personnel administratif ont répondu présents, ajoutant que la première journée est consacrée à l’organisation administrative et pédagogique dont l’accueil des apprenants qui consiste à orienter les élèves dans leurs salles de classe respective.
Par ailleurs, le directeur William Kaboyi de Butamina 2 a relevé comme difficulté en ce premier jour, la présence de plusieurs parents d’élèves cherchant l’inscription de leurs enfants, alors que cette opération a déjà pris fin.
« Cet engouement est la conséquence de la gratuité de l’enseignement de base, qui pousse tout le monde à placer les enfants dans une école publique, comme celle-ci, surtout qu’elle a été réhabilitée dans le cadre du programme de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales initié par le Chef de l’Etat », a-t-il expliqué.
Kasaï Central : une rentrée scolaire timide à Kananga
La rentrée scolaire 2023-2024 a été timide dans les écoles de tous les réseaux de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) dans la ville de Kananga, au Kasaï Central
Le ministre provincial de l’éducation pour cette province, Mme Marie Jeanne Tudimwena, a appelé « à une rentrée effective et non fantaisiste ».
Elle a exhorté les partenaires de l’éducation à « s’assumer pour un enseignement de qualité, l’avenir de nos enfants en étant tributaire ».
Pour les experts du secteur, le respect du calendrier scolaire s’est manifesté par la présence des élèves et des enseignants dans bon nombre d’écoles.
La crise financière à la base de la timidité à Tshikapa
La timidité de la rentrée scolaire dans la ville Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï, est due à la crise financière, selon les parents rencontrés.
« Nos enfants regagneront le chemin de l’école à partir de la semaine prochaine, du fait que nous ne les avons pas encore trouvé les objets classiques, à cause de la crise financière qui nous guette », ont précisé les parents rencontrés dans les rues de Tshikapa.
« Sur les marchés, le prix des fournitures scolaires ont été revus à la hausse, ainsi vu notre pouvoir d’achat faible surtout avec le taux d’échange de dollars qui n’est pas stable depuis un certain temps », ont-ils ajouté.
ACP/