RDC: le retrait des troupes rwandaises, un préalable pour «arranger dans la paix» (Ambassadeur de l’UE)

Kinshasa, 09 mai 2025 (ACP).- Le retrait des troupes rwandaises du territoire de la République démocratique du Congo a été évoqué parmi les préalables à appliquer, pour résoudre la crise sécuritaire dans l’est du pays, par l’ambassadeur de l’Union européenne lors d’une rencontre, vendredi, à Kinshasa.

«Une autre chose importante que le gouvernement avait même soulevée et nous sommes tout à fait d’accord, c’est le fait qu’il faut le retrait des troupes étrangères qui sont sur le sol congolais (…) C’est presqu’un préalable pour arranger dans la paix», a dit Nicolas Berlanga, lors d’un déjeuner de presse à l’occasion de la fête de l’Europe, au siège de cette délégation à Kinshasa.

«Du reste, nous savons que les problèmes ne vont pas s’arrêter avec le retrait des troupes, notamment des troupes rwandaises. Il y aura bien d’autres problèmes à régler, notamment le désarmement des groupes armés et la présence de l’Etat à l’est. Nous aussi, nous pensons déjà le moment venu de pouvoir aider à résoudre cette question», a-t-il renchéri.

Nicolas Berlanga a passé en revue le bilan de la coopération entre l’UE et la RDC, marqué par plusieurs actions positives dans différents secteurs de la vie nationale.

«Parler de la coopération entre la RDC et l’Union européenne, le message est d’encourager la promotion de notre communauté des valeurs. Dans cette coopération, il faut mentionner la langue commune dans laquelle nous communiquons, nous devons aussi mentionner la panoplie d’actions prioritaires à poursuivre dans notre partenariat avec la RDC, telles que dans les volets humanitaires», a-t-il dit.

Pour lui, il ne s’agit pas seulement du volet humanitaire, il y a aussi le projet du port de Lobito qui demande une vision de développement intégrant divers projets de développement, le projet de corridor vert qui doit relier les Kivu de Kinshasa, le centenaire du Parc de Virunga, que l’EU soutien depuis 1986.

C’est dans ce cadre, a-t-il annoncé, qu’une réunion ministérielle UE-UA est prévue le 21 mai à Bruxelles et qui sera suivi par un sommet des Chefs d’État, en Afrique.

«Cette réunion préparatoire vise notamment à créer un cadre de coopération pour voir comment cheminer ensemble», a précisé Nicolas Berlanga.Soutien en trois lignes des initiatives de paixL’ambassadeur de l’UE a réitéré, à cette occasion, l’engagement de son organisation à appuyer le gouvernement congolais à relever les défis sécuritaires et surtout humanitaires, y compris les initiatives de paix en cours à Washington et autres.«Nous sommes derrières toutes les initiatives de paix. Nous sommes prêts à collaborer dans trois lignes: la première, c’est l’aide humanitaire que nous avons toujours mentionnée. La deuxième chose c’est que toutes ces initiatives ont besoin pas seulement de l’appui financier, mais aussi des méthodologies, des dialogues, une diplomatie de contacts qui s’avère nécessaire pour accompagner ce processus. Et la troisième ligne (…) nous sommes prêts à renforcer les projets à l’échelle régionale qui existent déjà et mettre à la table d’autres projets qui puissent faciliter les négociations et l’aboutissement de ses dialogues», a fait savoir Nicolas Berlanga.

L’accompagnement de la RDC à valoriser son atout environnementalEn outre, l’ambassadeur a exprimé, particulièrement l’engagement de son institution à accompagner le Gouvernement de Kinshasa, dans les efforts de valorisation de ses atouts environnementaux, dans la lutte contre le changement climatique.

«Le grand atout de la RDC, c’est son environnement. Aujourd’hui, elle est devenue le premier poumon mondial. Elle englobe 25% de l’eau douce au monde, avec environ 70% de surface forestière sur toute son étendue. Elle a des aires protégées et des parcs naturels qui couvrent l’ensemble de son territoire. Ce sont des atouts pour atténuer les effets du changement climatique», a fait savoir l’ambassadeur de l’Union Européenne.

« Évidemment dans notre dialogue politique, dans notre coopération, dans nos négociations au niveau mondial, au niveau global, sur le changement climatique, on va être à côté de la RDC pour qu’elle maintienne cette position avantageuse de son environnement. Et nous avons toujours voulu que cela profite d’abord aux populations», a-t-il ajouté.Il s’agit en clair, a martelé Nicolas Berlanga, de défendre ces atouts en même temps de démarcher en faveur d’une exploitation des ressources naturelles bénéfiques à toutes les catégories, surtout les populations locales.

«Ça sera d’abord de défendre la position privilégiée de la RDC pour son environnement. On va militer au niveau mondial pour le respect de cet environnement pour qu’il donne réellement des bénéfices aux populations, à tout le monde, mais aussi des bénéfices à longs termes. C’est-à-dire présenter un modèle d’exploitation des ressources naturelles qui profite à toute la société », a-t-il expliqué.

L’UE et la RDC entretiennent une coopération assez avancée dans le domaine de la Défense que les deux parties tiennent à consolider à travers d’autres nouveaux projets, notamment de formation militaire en cours de préparation.

Le retrait des troupes rwandaises du sol congolais constitue le principal mobile de la Résolution 2773 votée à l’unanimité, en février dernier, au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Cette résolution qui condamne d’abord la présence de l’armée rwandaise en RDC tarde jusqu’à ce jour à être mise en application. ACP/ODM

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