RDC : les défis de gestion du capital humain expliqués par une facilitatrice d’emplois

Kinshasa, 19 juin 2025 (ACP). – Les défis de la gestion du capital humain ont été expliqués jeudi par une facilitatrice d’emploi et responsable de l’entreprise « Congo Business » à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’un entretien avec l’ACP.

« La gestion du capital humain en République démocratique du Congo (RDC) fait face à de nombreux défis, malgré un niveau de formation jugé élevé. Cependant, la formation dispensée aux diplômés n’est pas toujours en adéquation avec la réalité du terrain. Cela conduit à un manque de savoir-faire et de savoir-être, essentiels dans le monde professionnel », a déclaré Linda Endundo Bononge, responsable de l’entreprise Congo Business et facilitatrice de l’emploi.

Selon Mme Bononge, la mentalité professionnelle constitue une autre problématique dans la gestion du capital humain. L’éducation, souvent perçue comme stricte et autoritaire, entraîne une infantilisation des diplômés, laissant les jeunes sans autonomie ni responsabilité suffisante.

« De plus, il existe une séparation marquée entre la réalité du marché du travail et la perception des compétences acquises, rendant difficile l’acceptation de la nécessité de formations continues », a-t-elle indiqué.

Elle a également fait savoir que les facultés de formation dans plusieurs institutions académiques sont régulièrement critiquées pour leur approche généraliste, laissant peu de place à la spécialisation. Les étudiants issus de ces formations affichent parfois un comportement inadapté au sein des entreprises professionnellement exigeantes.

Par ailleurs, a-t-elle rappelé, la barrière de la langue est aussi un obstacle, avec l’idée répandue que parler une langue locale, équivaut à un faible niveau de compétence.

Elle a poursuivi : « Les réalités du travail en RDC sont également influencées par des problèmes d’infrastructures, tels que les inondations et l’état des routes, ainsi qu’une culture de ponctualité encore mal ancrée », a-t-elle ajouté.

Pour Mme Bononge, la gestion du capital humain se heurte également à des pratiques de piston, où les relations personnelles sont souvent favorisées au détriment des compétences.

« De surcroît, les talents issus de la diaspora congolaise ne sont pas toujours valorisés, ce qui représente une perte pour le pays », a-t-elle indiqué.

Elle a recommandé une coordination entre le monde académique et le secteur professionnel, ainsi qu’une valorisation des compétences, pouvant insuffler un nouveau dynamisme à la jeunesse congolaise.

« La RDC est à un carrefour où la nécessité de réformer son système éducatif et d’améliorer la gestion de son capital humain se fait pressante », a-t-elle conclu.

ACP/JF

Fil d'actualités

Sur le même sujet