Kinshasa, 20 juin 2025 (ACP).- Les professionnels des médias de la République démocratique du Congo ont été exhortés, jeudi, à s’engager pour l’unité nationale et à lutter contre la désinformation numérique, lors de la clôture d’un atelier organisé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
«Que votre engagement soit le socle d’un journalisme de paix, d’unité et de lutte contre la désinformation numérique. (…) Les journalistes que vous êtes, vous n’êtes pas de simples émetteurs d’informations, vous êtes les bâtisseurs de l’opinion publique, les éveilleurs de conscience, les artisans de l’unité nationale», a déclaré Cléophas Malaba, secrétaire général au ministère de la Communication et des médias.
«À travers vos plumes, vos voix, vos caméras et vos publications en ligne, vous façonnez l’image que les citoyens se font de la réalité. Je vous exhorte à intégrer solidement les connaissances et pratiques acquises lors de cet atelier dans votre exercice quotidien», a-t-il dit.
Le secrétaire général au ministère de la Communication a invité les professionnels des médias à éclairer à travers leur plume, et non attiser la haine.
«Désormais, votre plume devra éclairer et non attiser la haine; votre micro devra apaiser, et non diviser ; vos images devront rassembler, et non fracturer les communautés. A l’issue de ces travaux, je suis confiant que vous êtes désormais mieux armés pour détecter, déconstruire et dénoncer les fausses informations, dans un contexte où l’explosion du numérique facilite la propagation de l’intoxication à grande échelle», a-t-il insisté.
Pour les organisateurs de ces assises, les médias ont un grand rôle à jouer dans le pays.
«Durant cette formation, nous avons insisté sur l’importance d’un journalisme de paix, qui ne se contente pas de relayer l’information, mais qui œuvre pour la cohésion sociale. Un journalisme qui privilégie la vérification des faits (fact-checking), combat les rumeurs et promeut des récits inclusifs. À l’ère du numérique, où l’information circule à une vitesse sans précédent, le fact-checking n’est pas une option, mais une nécessité. Les journalistes doivent être des remparts contre la désinformation, en s’assurant que chaque information diffusée est fiable, vérifiée et contextualisée», a indiqué Isaias Barreto da Rosa, représentant de l’Unesco en RDC.
Les recommandations phares de l’atelier
Après deux jours de travaux intenses, plusieurs recommandations ont été formulées, entre autres l’organisation de sessions de renforcement en fact checking (vérification des faits); la création d’un réseau fort de journalistes bien formés sur l’ensemble du territoire et autres.
Cependant, les organisateurs ont demandé aux participants de privilégier un journalisme basé sur des informations systématiquement vérifiées; la mise sur pied d’un noyau de journalistes capables d’apporter les messages sur la cohésion nationale contre les discours de haine, et d’utiliser davantage les langues nationales de paix pour toucher un plus grand nombre de personnes en zone urbaine mais aussi en zone rurale.
Cet atelier de formation des journalistes pour la cohésion nationale et la lutte contre la désinformation à l’ère du numérique a duré deux (2) jours. Il était organisé par l’Unesco et la Monusco (mission des Nations Unies en RDC) en collaboration avec le ministère de la Communication, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les discours de haine, célébrée le 18 juin de chaque année.
ACP/ODM