Kinshasa, 17 octobre 2023 (ACP).- Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit prêt à décider du retrait ″progressif, responsable et durable″ de sa Mission en République démocratique du Congo (MONUSCO), lors d’une réunion tenue lundi à New York, a-t-on appris de source officielle onusienne.
« Le Conseil se déclare prêt à décider, d’ici la fin de 2023, de l’avenir de la MONUSCO, de son retrait progressif, responsable et durable et des mesures concrètes et réalistes à prendre en priorité pour mener à bien ce retrait », a-t-on lu dans une déclaration de la Présidence du Conseil de sécurité.
Ce texte, adopté par les quinze membres dudit Conseil, répond à la demande faite par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d’un retrait accéléré de la Mission des Nations Unies dans ce pays, la MONUSCO, à partir de la fin de 2023.
Il encourage le gouvernement congolais et l’ONU, dans le cadre du groupe de travail conjoint composé du gouvernement, de la MONUSCO et de l’équipe de pays des Nations Unies, à élaborer d’ici novembre un plan de désengagement complet.
« Le Conseil de sécurité a encouragé le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et l’ONU à élaborer ″d’ici à novembre″ un plan de désengagement complet et des propositions sur la chronologie du retrait progressif et ordonné des contingents de la MONUSCO, la mission des Nations Unies déployée dans ce pays », a renchéri le document.
La déclaration a également demandé des propositions sur la chronologie du retrait progressif et ordonné des contingents de la MONUSCO, la réduction progressive des effectifs de la Mission, la définition des modalités pratiques du transfert graduel des responsabilités, l’élaboration du plan opérationnel de mise en place du retrait et la définition des tâches devant être accomplies dans le cadre de la transition de la Mission.
Dialogue avec le Rwanda
S’agissant de la situation au niveau régional, le Conseil de sécurité a lancé « un appel au calme et à une intensification du dialogue entre la République démocratique du Congo et le Rwanda pour faire avancer une paix durable dans la région ».
Dans sa déclaration, le Conseil a en outre souligné l’importance de parvenir à un règlement politique de la crise actuelle, réaffirmé son appui à l’action menée au niveau régional et demande instamment à tous les groupes armés congolais d’y participer sans conditions.
Le Conseil a souligné l’importance de la coordination et de la complémentarité entre les initiatives politiques et militaires mises en œuvre en RDC.
Mettre fin à toute nouvelle avancée du M23
S’agissant des groupes armés, le Conseil de sécurité a exigé« qu’il soit mis fin à toute nouvelle avancée du M23, visé par des sanctions de l’ONU, et que les engagements pris en faveur du retrait du groupe de tous les secteurs occupés et de son cantonnement soient immédiatement et pleinement mis en œuvre ».
Le Conseil a aussi condamné« le soutien apporté au M23 par toute partie extérieure », et exigé de toutes ces parties qu’elles y mettent un terme et se retirent immédiatement de la RDC.
Il a condamné, par ailleurs, le soutien apporté à certains groupes armés, tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), visées par des sanctions de l’ONU, et a exigé qu’il y soit mis un terme.
Le Conseil de sécurité s’est déclaré profondément préoccupé par les informations présentées dans le rapport annuel du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo concernant l’appui militaire extérieur fourni au M23.
S’agissant des élections qui doivent avoir lieu en décembre 2023, le Conseil de sécurité a encouragé les autorités congolaises à continuer de mettre en place, avec l’appui de la MONUSCO, « des processus pacifiques, transparents et crédibles » dans l’ensemble du pays, pour faciliter « des élections libres et régulières et garantir la participation pleine, égale, effective et véritable des femmes, à toutes les étapes de ce processus, tant des candidates que des électrices ».
Enfin, il a engagé la RDC à garantir « un espace civique libre », tout en demandant« à toutes les parties de privilégier le dialogue et le consensus ».
Le retrait de la mission onusienne sera évalué régulièrement (Ministre des Affaires étrangères)
Dans sa récente intervention devant le Conseil de sécurité, le vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula avait soutenu que le retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC(MONUSCO) allait être régulièrement évalué .
« Le retrait de la MONUSCO sera évalué régulièrement, et les difficultés qui surgiront en cours d’exécution seront examinées conjointement par les deux parties, congolaise et onusienne, pour des solutions idoines », avait souligné Christophe Lutundula.
A cette occasion, le vice-Premier ministre avait rappelé que la priorité et l’urgence du moment pour la RDC en matière sécuritaire sont notamment :la fin de l’agression rwandaise et le retrait de ses troupes du Nord-Kivu, l’éradication des groupes armés terroristes en RDC dont le M23, le retour des populations déplacées à leurs domiciles, la restauration de l’autorité de l’État congolais dans les territoires occupés par le M23, l’organisation des élections sur l’ensemble du pays et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation(P-DDRCS), la restauration de la paix et de la sécurité dans tout le pays. ACP/Kayu