RDC : nécessité de la « revitalisation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba après une douzaine d’années » (Coordonnateur du Mécanisme national de suivi)

Kinshasa, 21 janvier 2025 (ACP).- La nécessité de revitaliser l’Accord-cadre d’Addis-Abeba après une douzaine d’années d’existence, a été évoquée par le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi, lors d’un point de presse mardi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

« Cet accord-cadre, après une douzaine d’années presque d’existence, nécessite la revitalisation à tous les niveaux, au Conseil de sécurité, à l’Union africaine. Les différents envoyés spéciaux, les représentants spéciaux, nous-mêmes, au sein du comité d’appui technique, nous nous sommes dits, et le Président de la République lui-même a parlé de la nécessité de la revitalisation de l’Accord-cadre », a déclaré le Professeur Alphonse Ntumba Luaba.

« Revitaliser, c’est un mot proche de réanimation. On ne revitalise pas quelque chose qui est déjà dynamique, mais quelque chose qui semble s’affaiblir, donc en lui redonnant un nouveau souffle », a-t-il ajouté.

Le Pr Ntumba a rappelé la genèse de l’Accord-cadre, les causes qui poussent à sa revitalisation, ainsi que le plan d’action pour sa revitalisation qui est déjà en cours.

« L’accord cadre du dimanche, c’était un dimanche 24 février 2013 à Addis-Abeba, signé par des pays signataires que vous connaissez. Au fait, il n’est pas né de façon spontanée. C’est pendant qu’on discutait au sein de la CIRGL de la façon de faire face à la première vague des attaques du M23 que l’idée de l’Accord-cadre va germer. En fait, c’est une idée qui est venue de l’extérieur, qui nous a été proposée par les Nations Unies », a-t-il souligné.

« On a tenu sept sommets successifs au cours de l’année 2012. Il était question de mettre sur pied une force internationale neutre de la région. Cette force internationale de la région était dite neutre parce que les déclarations de la CIRGL spécifiaient bien que c’était à l’exclusion des pays impliqués ou concernés, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda. Et on avait estimé que ça pourrait faire à peu près 3 000 hommes. Et directement, la Tanzanie avait proposé la mise à disposition de 1 000 hommes de troupes et de la logistique aussi. Mais il s’est posé des problèmes financiers, logistiques. On s’est demandé d’où viendraient les finances », a expliqué le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi.

Manque de moyens contraignants de l’Accord-cadre Par ailleurs, le Pr Ntumba a évoqué quelques faiblesses de l’Accord-cadre, notamment le manque de moyens contraignants et de sanctions.

« L’Accord-cadre vous donne seulement une structure, des moyens de pouvoir vous déployer, développer, ce n’est pas une réglementation. C’est pourquoi vous verrez que la grande faiblesse de l’Accord-cadre, c’est le manque de moyens contraignants. Il n’y a pas de moyens contraignants. Il n’y a pas de sanctions. Finalement, lorsqu’il n’y a pas de sanctions, on peut faire ce qu’on veut. C’est ça, la grande faiblesse de l’accord-cadre », a-t-il déploré.

Le Professeur Ntumba Luaba a soutenu que les différents avatars du Mouvement du 23 mars (M23) sont les descendants des groupes rebelles « ADL » et du « CNDP » de Laurent Kunda, et participent tous de la même stratégie.

« Le M23 1 et le M23 2, ce sont les mêmes qu’on retrouve, les mêmes noms, c’est une stratégie. Chaque fois qu’on a réglé un problème avec l’AFDL, les mécontents sortent, ils vont créer un autre mouvement, ça devient RCD Goma. Et puis, RCD Goma obtient des postes. Ceux qui n’ont pas obtenu ou à qui on demande de rester en dehors font le CNDP, M23 1, M23 2, toujours les mêmes, les mêmes noms qu’on cite », a-t-il martelé. ACP/C.L.

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