Kinshasa, 18 mai 2025 (ACP).- La première réunion du panel de facilitateurs pour la paix en République démocratique du Congo s’est tenue samedi à Lomé (Togo), autour de Faure Gnassingbé, président du Conseil de la République togolaise et médiateur de l’Union africaine (UA) dans le conflit RDC-Rwanda, selon l’Agence togolaise de presse (Atop).
« Les discussions ont permis (…) d’harmoniser leurs vues sur la base du principe de fusion des processus de Nairobi et de Luanda et d’une approche unifiée des initiatives africaines », a indiqué la présidence togolaise citée par l’Atop.
Ce panel de facilitateurs est composé d’Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, d’Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya, de Mokgweetsi Masisi, ancien président du Botswana, de Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine et de Sahle-Work Zewde, ancienne présidente de l’Éthiopie.
Les co-facilitateurs ont également mis en avant l’importance d’une collaboration renforcée avec les organisations régionales, notamment la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi qu’avec des partenaires internationaux tels que le Qatar et les États-Unis d’Amérique, a-t-on précisé.
Le sommet conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) tenu le 8 février 2025 avait proposé la fusion des deux processus de paix en cours en République démocratique du Congo (RDC), à savoir le processus de Luanda, piloté par le président angolais João Lourenço et le processus de Nairobi, dirigé par l’ex-président kenyan Uhuru Kenyatta.
Le premier des deux processus, celui de Nairobi, initié en avril 2022 par l’EAC, avait pour ambition l’éradication de tous les groupes armés locaux et étrangers opérant dans l’Est de la RDC. Un rapport du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), publié en 2023, estimait à 252 le nombre de ces groupes armés locaux, et à 14 celui des groupes armés étrangers actifs dans la région.
Ce processus facilitait des discussions entre le gouvernement et les groupes armés locaux pour leur adhésion volontaire au P-DDRCS, tandis que les groupes armés étrangers étaient appelés à déposer les armes en vue de leur rapatriement dans leurs pays d’origine. Mais, après plusieurs rounds de consultations, ce processus n’avait jamais véritablement avancé.
De son côté, le processus de Luanda, lancé le 23 novembre 2022 lors d’un sommet organisé en Angola, visait principalement la désescalade des tensions entre la RDC et le Rwanda, ainsi que la résolution de la crise sécuritaire à l’Est du pays, notamment en lien avec la rébellion du M23. L’annulation, le 15 décembre 2024, du sommet tripartite RDC-Rwanda-Angola, qui devait aboutir à la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, avait été perçue par beaucoup d’observateurs comme un échec de ce processus.
La fusion des processus de Luanda et de Nairobi vise une meilleure coordination des actions diplomatiques et militaires entre la SADC et l’EAC. Elle devrait aussi renforcer l’unité des efforts régionaux et éviter tout chevauchement des initiatives pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.
ACP/