Kinshasa, 10 juin 2025 (ACP).- Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, a annoncé, mardi, la mise en œuvre progressive de l’assurance maladie obligatoire en République démocratique du Congo (RDC), pour améliorer l’accès à tous, à l’ouverture de la 12ème Conférence des Gouverneurs de Province, à Kolwezi, en province du Lualaba, au sud-Est du pays.
« Dans cette dynamique, je vous annonce la mise œuvre progressive de l’assurance maladie obligatoire (…) Un dialogue social inclusif, conduit dans le cadre du Conseil national du travail a permis de définir les modalités de cotisations équitables: 2% à la charge des employeurs et 0,5% pour les travailleurs », a déclaré Félix Tshisekedi. Il a précisé que les hommes en uniformes et le personnel de la fonction publique sont les privilégiés de ce programme sanitaire, afin de sortir progressivement de la dépendance à l’aide internationale. « Cette réforme vise à élargir l’accès aux soins, renforcer la protection financière des ménages et mobiliser des ressources domestiques pour réduire notre dépendance à l’aide internationale. Une attention particulière sera portée à certaines catégories vulnérables telles que les forces armées, la Police, les agents de l’État ainsi que les populations indigentes. C’est un acte de justice sociale et de reconnaissance envers ceux qui protègent notre pays », a-t-il dit.
D’après le Président congolais, cette décision résulte de résultats positifs produits par la gratuité de la maternité et la prise en charge du nouveau-né, premier paquet du programme de Couverture santé universelle (CSU), principalement la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile et la fin de séquestration des patients pour non-paiement des frais d’hospitalisation. Depuis septembre de 2023, la gratuité des soins maternels et néonatals, premier paquet de la CSU a été instaurée à Kinshasa puis dans d’autres provinces.
« 2 millions d’accouchements ont été pris en charge par le Gouvernement et 30000 nouveaux nés et prématurés ont bénéficié des soins. Des établissements de soins dans 257 zones de santé sont mobilisés. Ces efforts ont mis fin à la pratique humaine de séquestration de femmes et de nouveaux nés, pour non-paiement des frais et ont réduit la mortalité maternelle et néonatale, comme l’attestent les études de l’Institut national de santé publique et de l’école de Santé publique à Kinshasa », a fait savoir le Président de la République.
Le thème de cette 12ème session revêt une importance capitale

« Le thème de cette 12ème session: Santé, facteur de cohésion sociale et du développement durable des provinces,revêt pour moi une importance capitale, car la santé n’est pas seulement un droit, mais le socle de la cohésion nationale, du progrès économique et du développement durable. Elle symbolise notre inspiration collective à la justice sociale, à la dignité humaine et à la paix », a dit le Chef de l’Etat.Il a rappelé que la situation désastreuse du système de santé congolais qui porte encore les stigmates des décennies est marquée par les infrastructures de santé, souvent insuffisantes, voire inexistantes dans certaines régions.
« Le manque de personnel qualifié, les épidémies récurrentes telle que le choléra, le paludisme, la rougeole, la méningite, le VIH/ Sida et l’épidémie de Mpox, les difficultés d’accès aux soins, particulièrement dans les régions en conflits, demeurent préoccupants. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées, restent tragiquement les premières personnes de ces insuffisances, illustrées par de taux de mortalités maternelle et infantiles », a révélé le Président Tshisekedi. D’où, a-t-il ajouté, la raison de l’introduction en 2021, de la Couverture santé universelle pilotée par lui-même et la création des comités provinciaux pour garantir progressivement l’accès équitable aux soins de qualité aux populations. ACP/