RDC : Tshisekedi en itinérance pour relancer le programme de développement des 145 territoires

   (Par Kenge Mukengeshayi)

Kinshasa, 08 décembre 2024 (ACP).- L’itinérance effectuée par le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, dans les provinces de son pays, fin novembre-début décembre 2024, lui a permis de recentrer l’attention du gouvernement sur les actions prioritaires du programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T).  

L’évaluation opérée à la faveur de la 11ème session de la conférence des gouverneurs à Kalemie dans la province du Tanganyika (est du pays) a, en même temps, mis l’accent sur les défis qui restent à relever et souligné la nécessité de dégager les ressources indispensables pour relancer le programme. Y compris par le biais d’une réévaluation conséquente du fonctionnement des institutions provinciales et locales.

Parmi les réalisations mises en exergue lors des derniers déplacements en province du Président de la République, on peut citer l’aéroport de Bangkoka à Kisangani. Même si cette infrastructure de niveau international n’entre pas, strictu sensu, dans le cadre du programme PDL-145T, il n’en demeure pas moins qu’elle permet de donner un nouvel éclat à la province de la Tshopo et d’y créer des emplois dont ne manqueront pas de profiter des jeunes du chef-lieu de l’ex Province Orientale.

L’engagement du Président de la République s’est davantage illustré avec la relance, le 17 novembre 2024, soit plus de 30 ans après, de l’usine KICO de production de zinc de Kipushi, dans la province du Haut-Katanga (sud-est de la RDC).

Cette usine peut, à la fois, traiter le zinc, le cuivre et le germanium, actuellement très prisé sur le marché international pour son implication dans des produits de très haute technologie. La population s’est, en outre, réjoui du fait que le projet KiCO porté par la société Ivanhoé s’accompagne de sous-projets à impact social comme l’adduction d’eau potable dans la cité de Kipushi, située à une trentaine de kilomètres au sud de Lubumbashi, des activités agro-alimentaires avec la pisciculture sur 105 étangs, un poulailler produisant 2500 œufs par jour, l’aménagement d’un système d’irrigation automatique pour la production de maïs, d’oignons et de choux. Sans compter plusieurs contrats de sous-traitance offerts à la jeunesse de la cité de Kipushi. 

Rappelons dans la foulée que le Chef de l’Etat avait clôturé sa tournée dans le Haut-Katanga en inaugurant le nouveau siège de l’Assemblée provinciale de cette province. 

La santé également à l’honneur

Dans la province du Tanganyika, du 28 au 29 novembre, Félix Antoine Tshisekedi a procédé à l’inauguration du Centre de santé de Mutova, « capable de faire des accouchements, des césariennes et surtout des tests de laboratoire pouvant couvrir 90% de nos maladies », s’était réjoui Roger Samuel Kamba, ministre de la santé du gouvernement de la RDC. 

Le 29 novembre 2024 a été le tour de l’inauguration de la nouvelle agence provinciale autonome de la Banque Centrale du Congo à Kalemie, capitale de la province du Tanganyika. Dans le même ordre d’idées, le Président Tshisekedi a offert 10 pickups de marque « Land Cruiser  » à la Police, ainsi que six véhicules tout terrain « Fortuner » aux administrateurs de territoire. On attend maintenant le nouveau palais de justice de la province du Tanganyika d’ici fin décembre 2024…

Ce n’est pas tout. D’autres provinces attendent d’autres infrastructures déjà vantées. Le cas, par exemple, de l’hôpital de la Muya à Mbuji-Mayi, dans le Kasaï Oriental (centre de la RDC), de nouvelles aérogares et pistes d’aviation de Bipemba et de Kananga dans la province du Kasaï Central (centre de la RDC), pour ne citer que celles-ci.

Tshisekedi décidé à rebooster le PDL-145T

Le Président de la République démocratique du Congo a clôturé cette étape de son itinérance par le Bas-Uélé et le Haut-Uélé (nord-est de la RDC), sur la double thématique de la mobilisation de la jeunesse et de la commémoration du martyre de la Bienheureuse Anuarite Nengapeta comme modèle de l’engagement pour une cause sacrée. Il a promis aux foules amassées pour l’accueillir et l’écouter de les revisiter en 2025 plus longuement, dans le cadre de l’inspection des travaux d’aménagement des infrastructures et de construction des bâtiments publics dans les deux provinces.

L’itinérance du Chef de l’Etat congolais dans l’ex Province Orientale (nord-est de la RDC) et l’ex-Katanga (sud-est) a permis de jeter un nouvel éclairage et de réévaluer l’avancement du programme de développement local des 145 territoires. L’accompagnement du gouvernement, avec à sa tête la Première ministre Judith Suminwa, qui en fut récemment la coordinatrice alors qu’elle occupait le portefeuille du Plan, a souligné la nécessité d’une réévaluation urgente de ce programme pour en faire le pilier de la transformation du pays profond ainsi que d’une plus grande mobilisation des ressources et des agences de développement engagées dans le processus. 

L’enthousiasme de la population, qui assiste à la transformation de son milieu de vie grâce à de nouvelles infrastructures, est indiscutable. Mais il faut, à coup sûr, faire plus et davantage. Le soutien du Chef de l’Etat, avec des engagements concrets mais aussi des promesses d’inauguration, permet d’entretenir la dynamique.  Il reste, cependant, à corriger un certain nombre de défis pour booster davantage le processus. La 11ème session de la conférence des gouverneurs des provinces qui vient de se tenir dans le Tanganyika a par exemple mis en exergue le fait que la loi sur la libre administration des provinces n’est pas toujours respectée, comme les différents dispositifs en faveur des entités territoriales décentralisées (ETD). 

Le cas, par exemple, de la retenue des 40% sur les recettes nationales, mais aussi de l’opérationnalisation de la caisse de péréquation. Autant d’atouts qui devraient accompagner le PDL-145T et permettre aux provinces et aux entités territoriales décentralisées de concevoir leurs propres programmes de développement. Enfin, il y a les dysfonctionnements institutionnels qui ne permettent pas toujours aux unes comme aux autres de projeter une vision commune et de mobiliser les ressources au profit du développement à la base. ACP/

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