Kinshasa, 29 novembre 2024(ACP).- Le changement de la Constitution de la République démocratique du Congo, à travers un processus, a été proposé, jeudi, par Marie Josée Ifoku, ancienne candidate à la présidentielle 2023, dans un entretien à Kinshasa, la capitale. «Nous nous ne parlons pas de la révision constitutionnelle, pour moi je trouve que ça ne vaut pas la peine d’aller sur cette voie-là de la révision, parce que c’est du déjà vu avec Mobutu en 1970, c’était plus pour ses intérêts personnels», a-t-elle déclaré. «Comme nous ne voyons plus la renaissance d’un Etat, donc nous n’allons pas parler de la révision, mais nous pensons que c’est mieux d’aller directement au changement de la constitution, mais en le faisant à travers un processus», a-t-elle ajouté. Ayant suivi le Président de la République depuis la province de la Tshopo, où il a exprimé son vœu de vouloir réviser ou changer la Constitution, Marie-Josée Ifoku a estimé que le changement est prioritaire. Et d’ajouter : «Dans notre discours depuis toujours, nous parlons de la renaissance (…) nous n’avons pas voulu parler du changement de la Constitution, car pour nous, c’est le processus que nous appelons la ‘Kombolistation’ (balayage) », a-t-elle indiqué. «C’est ce processus qui nous conduira à la renaissance du Congo et automatiquement, ça se fera avec le changement de la Constitution». Pour elle, le vrai problème du Congo n’est pas d’abord le texte, parce qu’il y en a beaucoup, mais ils ne sont pas respectés par les leaders. C’est pourquoi, elle parle d’un processus d’une période préparatoire pour pouvoir aller au changement de cette Constitution, a-t-elle insisté.
Pour la mise en place d’une commission spéciale
Par ailleurs, Mme Ifoku a confirmé son soutien à la mise en place d’une commission spéciale pour approfondir cette question du changement de la Constitution. «Nous nous sommes même proposés de le faire avec l’article 22, parce que c’est un cadre légal qui nous permettra de créer une institution d’appui à la démocratie. C’est à travers cette structure là que nous pouvons débattre et en donnant une éducation civique à tous les congolais ». Pour elle, à travers cette initiative chacun pourra s’approprier de cette constitution et que ce ne soit pas seulement une affaire des politiciens, mais de tous les congolais. L’ancienne candidate à la présidentielle de 2023 a conclu en rappelant la nécessité du changement de cette constitution, parce que d’après elle, ce changement correspond à la vision de la « Kombolisation » qui est une rupture du système de la prédation. « Nous nous disons oui au changement de la constitution, c’est une bonne idée d’en arriver jusque-là mais ça doit se faire par un processus. Ça doit se faire par une préparation, une sensibilisation, un changement de mentalité de l’élite», a-t-elle conclu. ACP/