Kinshasa, 2 septembre 2023 (ACP).- Une mission du gouvernement est annoncée à Goma dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, pour suivre de près la situation, après les échauffourées, et faire éclater la vérité, a appris vendredi l’ACP du gouvernement. «Le Premier ministre est revenu sur les tristes évènements qui ont prévalus à Goma le mercredi dernier. Il a informé le conseil des dispositions qui ont été prises par le gouvernement, notamment l’envoi immédiat d’une mission conduite par le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, comprenant en son sein, le vice-premier ministre, ministre de la Défense, le ministre des Droits humains ainsi que le vice-ministre de la Justice pour descendre à Goma et suivre de près tous les processus qui permettront l’éclatement de la vérité», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors de la lecture à la télévision nationale, du compte rendu de la 111ème réunion du conseil des ministres.
A ces propos, le ministre de la Communication et médias a fait savoir que le président de la République s’est exprimé «avec colère, effroi et consternation» après avoir appris le décès, le 30 août 2023, d’une quarantaine de compatriotes brutalement fauchés au cours de cette manifestation dans la ville de Goma de suite d’une intervention de la force de l’ordre.
«Cet évènement malheureux ne peut que faire l’objet d’une forte désapprobation et d’une forte condamnation tant qu’elle est incompatible à la vie en démocratie d’une part, et d’autre part, à la mission constitutionnellement dévolue aux forces armées», a-t-il indiqué. D’après Patrick Muyaya, le président Tshisekedi a appelé la justice à faire la lumière sur ce drame et à établir rapidement les responsabilités, tout en soulignant que «ce drame ne peut pas et ne demeurera pas impuni».
Le Chef de l’Etat, a poursuivi M. Muyaya, a aussi saisi cette occasion pour lancer de nouveau un appel aux forces de l’ordre, qui d’après lui, doivent mettre les efforts en œuvre dans le registre de la prévention et du dialogue avec la population qu’elle a la noble mission de protéger.
Le porte-parole du gouvernement a révélé que le président Tshisekedi a instruit le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, décentralisation et affaires coutumières, et celui de la Défense nationale et anciens combattants, ainsi que la ministre d’Etat, ministre de la Justice et garde des sceaux de faire rapport sur les circonstances qui ont mené à cet effroyable drame et pour que très rapidement, les sanctions sévères puissent être prises contre les responsables de ce triste évènement.
Rappel des faits
Le bilan officiel de la dispersion à Goma d’une manifestation hostile, le mercredi passé, à la mission des Nations Unies en RDC, aux occidentaux et à la force est-africaine est passé de 7 à 43 personnes tuées.
Ces morts ont été enregistrés après des coups de feu entendus dans le Périmètre où est installé un groupe mystico-religieux du gourou Ephraïm Bisimwa, qui avait appelé à des manifestations contre la présence de la Monusco dans l’Est de RDC. Il est aussi déploré 56 blessés et 158 personnes appréhendées, y compris le leader de la secte, dont le Tribunal militaire de garnison de Goma a ouvert une audience en chambre foraine de 140 prévenus arrêtés. ACP/