Kinshasa, 17 mars 2024(ACP).- Un déficit de plus de 3 milliards fc mensuels dans la rémunération des enseignants du primaire et secondaire de la République démocratique du Congo a été constaté lors des travaux de la Commission paritaire gouvernement-ban syndical clôturés samedi à Bibwa (Est de Kinshasa), a-t-on appris de source syndicale.
« Dans un procès-verbal signé par les trois membres du gouvernement présents à cette séance et les délégués syndicaux (…)il a été constaté que (…) les fonds sont insuffisants pour prendre en charge le paiement de la prime pour fonctions spécifiques d’encadrement de la paie, alors qu’elle est payée depuis 2022 en faveur des agents et cadres des services centraux constituant ainsi un avantage déjà acquis à la Dinacope et un déficit de 3.296.427.452 FC par mois en faveur de la rémunération des enseignants », a-t-on indiqué dans le rapport final de la Commission lu par Bruno Jibikilayi, syndicaliste.
Concernant l’Inspection générale du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPDT), il a également été constaté « le manque de fonds pour le paiement de la prime pour fonctions spéciales aux Inspecteurs et pour fonctions spécifiques en faveur des agents d’appoint ».
Pour « garantir la paix sociale et sauver l’année scolaire 2023-2024», les deux parties ont convenu que « le gouvernement, à travers le ministère du Budget, intègre la prime pour fonctions spécifiques d’encadrement de la paie dans les états liquidatifs en faveur des agents et cadres des services centraux de l’EPST avec une enveloppe mensuelle de l’ordre de 7.772.000.000 fc »
Dans son mot prononcé au nom du ban syndical, Godefroid Matondo, porte-parole de l’Intersyndicale des syndicats de l’EPST, a indiqué que les deux parties ont listé des actions prioritaires à mener sur base du crédit alloué au sous-secteur de l’EPST.
Il est prévu notamment à cet effet, « l’augmentation salariale ; la mécanisation/réajustement de la prime de la gratuité des enseignants du primaire du secteur public ; le paiement des grades transposés ; le paiement des enseignants non payés du secondaire (…) et le paiement de la prime pour fonction spéciale en faveur des Inspecteurs et celle spécifique pour agents d’appoint de l’Inspection générale »
Les participants

Après la signature du procès-verbal, le ministre Tony Mwaba cité dans le document, s’est dit satisfait de la Commission paritaire 2024 du fait qu’elle a adopté une nouvelle approche, celle qui « consiste à faire participer l’enseignant au choix des actions prioritaires intimement liées à ses aspirations ».
Cette nouvelle approche a également l’avantage, selon le ministre, de permettre aux enseignants, avec le concours des experts du ministère du Budget, d’identifier sans tâtonner, les lignes auxquelles ils doivent recourir pour puiser les ressources nécessaires qui permettront in fine au gouvernement d’appliquer sa politique de rémunération des enseignants, sans pour autant violer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires techniques et financiers.
Lancées le 24 février dernier par le ministre Tony Mwana, les assises de Bibwa dont la durée était de 15 jours, avaient été programmées pour évaluer le niveau d’application de l’accord signé en 2019 entre le gouvernement et le ban syndical de l’EPST, afin de projeter les actions à poursuivre. La dernière Commission paritaire avait réuni les deux parties prenantes en 2023 à Kisantu, dans la province du Kongo Central. ACP/KHM/CL