Renforcement des capacités des journalistes sur la justice transitionnelle en RDC

Kinshasa le 19 aout 2021 (ACP).- Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a organisé, jeudi à Kinshasa, un atelier de renforcement des capacités des journalistes en matière de justice transitionnelle en République démocratique du Congo.

Le but de ces assises de deux jours, est d’outiller les professionnels des médias aux mécanismes de justice transitionnelle et de les impliquer dans la promotion de cette action judiciaire, contre les auteurs des violations des droits l’homme, notamment dans les zones en proie aux conflits armés.

Pour Eric Aimé, qui a représenté le directeur du BCNUDH en RDC, la volonté du Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshlombo, exprimée lors de la 43ème réunion du conseil de ministre du 7 août 2020,  de voir les congolais réfléchir sur la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle en RDC, est une preuve de sa détermination de mettre un terme aux violations des droits de l’homme dans son pays.

Le Pr Luzolo Bambi, intervenant sous le thème « la RDC et la Justice Transitionnelle : intérêt, défis et opportunité », s’est appesanti sur la lutte contre l’impunité et le recours à la Justice transitionnelle, sans lesquelles il n’y aura pas d’Etat de droit en RDC.

La justice transitionnelle, une justice de résilience

Ce professeur de Droit pénal définit la justice transitionnelle comme celle qui intervient après un grand conflit, pour essayer de panser les plaies. Il s’agit, a-t-il dit, d’une justice de résilience entre un passé déchiré et un présent à pacifier.

Le professeur pense que depuis toutes les tueries que le pays a connues, il n’y a jamais eu, à proprement parlé, une justice transitionnelle, si ce n’est que de multiples lois d’amnistie, sans rétablissement de la vérité, ni réparation réelle et sanctions des auteurs.

« On a pratiqué une justice transitionnelle monolithique avec le recours à un seul instrument, un seul pilier qui est la clémence, le pardon par l’amnistie. On n’a même pas affronté la vérité. Il y a des morts jusqu’aujourd’hui. Il y a eu des poursuites pénales insuffisantes. On n’a pas réparé les victimes. Il y a eu plusieurs lois d’amnistie, surtout avant le gouvernement de  1+4 », a déploré le Pr Luzolo Bambi, qui a salué la volonté politique du Président Félix-Antoine Tshisekedi, de mettre en place une justice transitionnelle en RDC.

Parmi les défis à relever, le Pr Luzolo parle principalement de la réponse aux différents piliers de la justice transitionnelle. Il s’agit notamment de rétablir la vérité sur tous ces morts, de poursuivre réellement les auteurs de ces atrocités pour la recevabilité, de mettre fin au régime des intouchables et des immunités, de lutter contre la corruption et l’incapacité des cours et tribunaux locaux.

La RDC a enregistré, selon les Nations-Unies,  jusque-là 6 millions de morts causées par les conflits armés. Le rapport Mapping de l’ONU a répertorié plus de 617 cas de crimes internationaux commis sur le sol congolais, rappelle-t-on.

ACP/

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