Kinshasa, 21 octobre 2021 (ACP).-Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a échangé, mercredi dans son cabinet, avec le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, sur le retrait progressif et échelonné de la Mission des nations pour la stabilisation en RDC.
« D’abord, c’est un grand plaisir de revenir en RDC. Et c’est un grand plaisir d’être reçu par son Excellence le Premier Ministre et les membres du Gouvernement. Nous avons parlé de la mise en œuvre du Plan de transition qui a été préparé conjointement avec le Gouvernement dans un excellent esprit de coopération », a déclaré Jean-Pierre Lacroix au sortir de ces échanges.
Il a aussi remercié son hôte pour ses efforts dans la réalisation de ce travail, soulignant la détermination de la MONUSCO et de tout le système des Nations-Unies pour la mise en œuvre de ce plan de transition.
« J’ai d’abord tenu à remercier le Premier ministre et les Ministres pour l’excellente coopération dans le travail conjoint. Et nous sommes convenus de faire le maximum. Vous pouvez compter sur notre détermination, la détermination de la MONUSCO et de tout le système des Nations-Unies pour mettre en œuvre maintenant ce plan de transition », a-t-il ajouté.
Le diplomate onusien a tenu à clarifier un fait pour lever l’équivoque là où certains pensent que ce plan consiste au retrait programmé inéluctablement de la MONUSCO dans trois, quatre ou cinq ans. Faux, a-t-il dit. Ce retrait est plutôt conditionné par un certain nombre d’objectifs prioritaires, liés notamment à des progrès dans la situation sécuritaire, à des progrès dans le rétablissement de l’autorité de l’État et à d’autres critères importants, dont les droits humains et la promotion de la parité homme-femme.
« Je voudrais clarifier, parce qu’on parle souvent d’un plan de départ programmé… Il n’y a absolument pas de plan qui aurait prédéterminé le départ inéluctable de la Monusco dans trois, quatre ou cinq ans. Parce que, cela sera un calendrier artificiel détaché de l’évolution des conditions dans le pays, de la réalité du pays. Ce que ce plan contient, c’est un certain nombre d’objectifs qui sont prioritaires, qui sont liés notamment à des progrès dans la situation sécuritaire, à des progrès dans le retour de l’État là où il n’est pas encore assez présent ou là où il est absent et d’autres critères importants », a-t-il dit.
Jean-Pierre Lacroix pense notamment aux droits humains, à la promotion de la place de la femme également. Bref, à toute une série d’objectifs qui feraient que si ces objectifs étaient atteints, les conditions seraient réunies pour que la MONUSCO s’en aille graduellement et cède la place à une forme différente de soutien des Nations-Unies.
Il s’agit, selon lui, d’une forme plus classique de soutien de la part des partenaires internationaux. Ce qui compte c’est le cap fixé et le désir de travailler ensemble sur lesdits objectifs.
« C’est qui est important, c’est qu’aujourd’hui, nous avons un cap. Nous voulons travailler ensemble sur ces objectifs qui sont vitaux au regard de l’objectif central qui est la promotion de la paix, de la stabilité, de l’encrage démocratique en RDC. Ce que je peux vous dire encore une fois, c’est que nous avons un contexte qui est encourageant. Parce que nous avons cette coopération de très grande qualité avec les autorités congolaises, notamment le Gouvernement. Et donc, maintenant nous retroussons les manches. Nos collègues de la Monusco retroussent les manches pour faire avancer la réalisation de tous ces objectifs », a-t-il renchéri.
Avant de chuter sur une question posée par un journaliste relative à l’inefficacité présumée de la Monusco sur le terrain.
Sur le terrain, souligne-t-il, on entend souvent des choses plus positives que ceux qui pensent que la Monusco ne fait rien pour la sécurité depuis près de 20 ans. Lorsqu’on rencontre la population, elle ne nous dit pas, dans les zones où nous sommes présents ou nous pouvons être présents, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour toutes les zones, parce que nos moyens sont ce qu’ils sont.
Pour lui, le défi aujourd’hui, c’est de renforcer à la fois, l’utilisation et la valeur ajoutée des moyens que dispose la mission onusienne. Nous nous y sommes employés, dit-il.
« Nous avons beaucoup travaillé, notamment pour renforcer la brigade d’intervention rapide, la FIB, qui est aujourd’hui, plus solide. Mais nous travaillons aussi sur l’ensemble de notre capacité, notamment, notre capacité sécuritaire », a-t-il indiqué.
Ont pris part à cette séance de travail, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité, les ministres du Plan, des Droits humains et leur collègue du Genre, famille et enfant, la cheffe de la MONUSCO ainsi que des officiers militaires.
ACP/ Lys