Retrait russe de l’accord sur les céréales

Kinshasa, 30 octobre 2022(ACP).- La Turquie a indiqué samedi ne pas avoir « été officiellement notifiée » par la Russie de son retrait de l’accord international sur les céréales ukrainiennes, signé le 22 juillet dernier à Istanbul, sous l’égide des Nations Unies, grâce à une médiation turque, ont rapporté dimanche les médias internationaux.

Sa suspension met Ankara sous pression, et plonge le monde dans l’incertitude.

La Russie a annoncé, samedi, la suspension de l’exportation de céréales des ports ukrainiens. Une annonce du ministère de la Défense, sur le réseau social Telegram.

Moscou a justifié cette suspension par une attaque de drones, samedi matin, sur des navires militaires et civils de la flotte russe en mer Noire, stationnés dans la baie de Sébastopol, en Crimée annexée.

L’initiative de la mer Noire avait permis, cet été, de trouver une issue au blocage des céréales ukrainiennes. Deux accords signés par l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie en juillet et dont le but était d’organiser l’exportation de céréales et d’engrais ukrainiens, mais également russes, via des « couloirs sécurisés », les deux parties s’engageant à ne pas attaquer les navires marchands.

La Russie accuse Kiev et le Royaume-Uni d’une attaque

Cet accord dit de la mer Noire avait permis de débloquer l’export de neuf millions de tonnes de céréales ukrainiennes par voie maritime, sur fond de guerre navale menée par la Russie dans les eaux de la Mer noire, et notamment autour du principal port ukrainien d’Odessa.

Il devait expirer le 19 novembre prochain, mais Moscou semble avoir décidé de le saborder, faisant planer de nouveau le risque d’une crise alimentaire mondiale.

Le Kremlin a annoncé sa décision quelques heures seulement après qu’un drone maritime, sans doute ukrainien, a frappé le navire amiral de sa flotte en mer Noire, dans la baie de Sébastopol.

Moscou dénonce une action « terroriste » des autorités de Kiev, avec la complicité du Royaume-Uni, contre des navires impliqués dans la sécurité des corridors céréaliers. La Russie dit vouloir apporter les « preuves » de ses accusations portées contre Kiev et Londres, et appelle à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU lundi.

Selon l’armée russe ce serait une unité spéciale de la marine britannique, postée dans la région de Mikolaïv en Ukraine, qui aurait fomenté et préparé cette opération. Et en fin de la journée, la diplomatie russe pointait du doigt ces mêmes agents britanniques dans les sabotages des pipelines Nordstream fin septembre : le Kremlin accusait depuis lors les pays occidentaux de refuser une enquête conjointe, ont rapporté ces sources.

Et si selon la Russie elle-même, un seul bâtiment de guerre a été légèrement touché samedi matin, c’est donc suffisant pour qu’elle décide de se retirer de l’accord céréalier. Impossible désormais d’assurer la sécurité des navires quittant les ports ukrainiens selon Moscou.

ACP/KHM/GGK

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