Rome : lancement d’un mécanisme de financement des crises alimentaires provoquées par des chocs

Rome, 5 juillet 2025 (ACP).- L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé le Mécanisme de financement des crises alimentaires provoquées par des chocs (MFAC), a indiqué, vendredi, son directeur général lors de la 44ème session de la Conférence organisée au siège de cette institution, à Rome, en Italie.

«Le Mécanisme de financement des crises alimentaires provoquées par des chocs s’appuie sur les initiatives existantes pour anticiper et prévenir l’aggravation des crises alimentaires, en passant d’une aide d’urgence réactive à une action et un financement anticipatifs», a déclaré Qu Dongyu, directeur général de la FAO.

 «Chaque année, des millions de personnes souffrent de la faim à cause des sécheresses, des inondations, des conflits et des chocs économiques», a-t-il ajouté, soulignant que la réponse intervient souvent après que les crises aient dégénéré en véritables urgences.

«Le FSFC vise à changer ce paradigme. Il propose un nouveau modèle d’action anticipative, fondé sur une vérité simple mais puissante : il est plus efficace – et plus rentable – d’agir avant qu’une crise ne se transforme en catastrophe», a expliqué M. Qu.

Le directeur général de la FAO a fait savoir que les données de cette institution et de ses partenaires montrent que chaque dollar investi dans une réponse préventive peut générer jusqu’à 7 dollars d’économies, tout en améliorant les résultats pour les personnes à risque.

«Nous savons également que 1 dollar permettra d’obtenir une couverture de 10 dollars, si nous intégrons le système de réassurance», a-t-il déclaré.

«Développé sous la présidence italienne du G7 en 2024, avec la contribution technique du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), le FSFC représente une avancée majeure dans la réponse aux crises. S’appuyant sur des données en temps réel, des analyses prédictives et des déclencheurs scientifiques, ce dispositif permet des interventions plus précoces, plus rapides et plus ciblées. Un mécanisme unique de réponse aux crises», a-t-il indiqué.

La première du genre à réunir certains éléments-clés

Le directeur Qu a énuméré quelques  éléments clés permettant une action plus rapide et plus rentable. Il s’agit des Actions anticipées et financements à réponse rapide : financement mixte et innovant provenant de sources publiques et privées, y compris les marchés de réassurance ; des analyses de pointe pour faire face à jusqu’à 12 types de risques, notamment les sécheresses, les inondations, les invasions de criquets pèlerins, les cyclones tropicaux, les chocs de prix et les conflits ; la première salle intégrée de surveillance des risques et de situation de la FAO au siège de l’institution, offrant une surveillance en temps réel pour coordonner la détection précoce, l’alerte et la réponse.

«Il ne s’agit pas seulement d’une question de rapidité, mais de changer la logique de financement des crises. Le FSFC nous permet d’agir avant que les catastrophes ne surviennent, sauvant ainsi des vies et préservant les moyens de subsistance», a précisé le directeur général de la FAO.

M. Qu a, par ailleurs, motivé l’urgence de ce changement par les données du Rapport mondial sur les crises alimentaires 2025, qui a relevé que plus de 295 millions de personnes dans 53 pays et territoires étaient confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire en 2024, soit une augmentation de 13,7 millions par rapport à l’année précédente.

«Si les conflits restent le principal facteur, touchant près de 70 % des personnes les plus en situation d’insécurité alimentaire, nombre de ces crises étaient au moins partiellement prévisibles. Le FSFC a été créé pour agir sur la base de ces connaissances, pour briser le cycle des réponses tardives et prévenir les souffrances prévisibles», a-t-il indiqué.

«Le dispositif vise à lever un montant initial de 100 millions de dollars, dont la moitié financera une réponse immédiate aux risques assurables, tandis que l’autre moitié sera réservée à des solutions de transfert de risques non assurables. Cette structure innovante pourrait générer des bénéfices de près d’un milliard de dollars, avec des ratios coûts-avantages pouvant atteindre 10 pour 1. Un partenariat stratégique pour la résilience mondiale», a expliqué M. Qu.

Le  FSF, a-t-il souligné, reflète un engagement commun à agir plus tôt, plus rapidement et de manière plus stratégique pour protéger les plus vulnérables.

«La FAO collabore activement avec des partenaires mondiaux et régionaux pour rendre le Fonds opérationnel et l’étendre. Conçu pour compléter les mécanismes existants, comme le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) d’OCHA, le FSFC comble des lacunes critiques en termes de couverture géographique et de couverture des risques», a conclu le directeur général de la FAO. ACP/C.L.

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