Kinshasa, 10 octobre 2024 (ACP).-Le deuxième vice-président du Sénat, a déposé, jeudi, au bureau de cette institution de la République démocratique du Congo (RDC), une proposition de loi portant prévention de répression de toutes les formes de discrimination et de violence faites à la femme, a constaté l’ACP.
« A part le viol, déjà réprimé par le code pénal, beaucoup d’autres formes de discrimination existent dans nos familles très souvent, même pour l’héritage, on a tendance à discriminer les filles par rapport aux garçons. Il y a aussi le droit à la reproduction, on doit quand même réguler le nombre de naissances parce que la femme n’est pas une machine pour produire au maximum. Il y a beaucoup d’autres considérations qui m’ont poussé à rédiger cette proposition de loi », a déclaré Modeste Bahati Lukwebo, initiateur de la proposition de loi.
A l’en croire, ces discriminations sont aussi visibles « dans le foyer, à l’école, même au niveau primaire, secondaire, universitaire, dans les milieux professionnels. Ne fut-ce qu’en ce qui concerne les promotions, on a tendance à promouvoir facilement et rapidement les hommes, et les femmes sont toujours retardées ; même en matière de rémunération, vous sentez qu’il y a une discrimination. Et moi, j’ai tenu à ce qu’il y ait une loi qui puisse protéger les femmes, qui puisse leur donner l’accès à la justice. Et vous savez également que la plus part de ceux qui sont auteurs de violences, ont souvent soit l’autorité, soit la hiérarchie sur les femmes ».
D’après lui, il faut que « les femmes se sentent protégées y compris en ce qui concerne la procédure et la saisine en matière judiciaire ». Ainsi, cette proposition de loi se propose de combler un vide, celui d’un texte traitant globalement des violences faites à la femme et à la jeune fille, à l’exception du viol. Cette loi a étudié les moyens de prévenir des cas de violence, les sanctionner, afin d’assurer un climat de vie serein, selon un extrait de son exposé de motif abordé par l’ACP. Elle met également l’accent sur le harcèlement sexuel qu’elle aborde de manière beaucoup plus explicite, note-t-on. Somme toute, cette loi une fois votée, sécurisera les victimes et leur donnera le sentiment d’être légitimes pour s’exprimer et porter plainte tant au pénal qu’au disciplinaire, d’après son initiateur. ACP/