Kinshasa, 1er juin 2025 (ACP).- Les ministres du Budget et des Finances ont été appelés à se retrouver au sein de la commission Ecofin du Sénat de la République démocratique du Congo afin d’examiner les recommandations émises pour l’opérationnalisation effective de la Caisse nationale de péréquation (CNT), a-t-on appris vendredi de source parlementaire.
« La non opérationnalisation de la Caisse nationale de péréquation préoccupe tant le développement des provinces de la République démocratique du Congo. C’est ainsi que, dans la conclusion de ma question orale avec débat adressée au directeur général de cette caisse, laquelle conclusion a été adoptée par l’assemblée plénière, j’ai recommandé que les ministres du Budget et des Finances soient invités à la commission Ecofin pour trouver des solutions idoines sur l’opérationnalisation de ladite caisse », a déclaré à l’ACP le sénateur Michel Lingepo, auteur de la question orale, à l’issue de la 12ème séance plénière tenue vendredi sous la direction de Jean-Michel Sama Lukonde, président du Sénat.
La chambre haute du Parlement Sénat a adopté, à l’unanimité, les conclusions concernant les réponses du Directeur général de la Caisse nationale de Péréquation (CNP) aux préoccupations soulevées par les honorables sénateurs sur la gestion de sa structure.
Il sied de rappeler qu’à la suite de cette question orale avec débat, le DG Coco Jacques Mulongo de la CNP était invité, le 28 mai dernier, à éclairer la lanterne des honorables sénateurs sur la politique de la Caisse nationale de péréquation pour renforcer la solidarité nationale et corriger les déséquilibres de développement observé entre les provinces. Il avait alors sollicité 48 heures pour préparer ses réponses aux préoccupations soulevées par les sages de la République sur ces dysfonctionnements relevés au sein de son agence.
C’est ainsi qu’il s’est encore présenté devant les sénateurs, ce 30 mai, soit 48 heures après, pour se plier à cet exercice démocratique de redevabilité.
À l’issue des débats qui ont suivi ses réponses, plusieurs recommandations clés ont été formulées pour orienter les actions futures de la CNP. Parmi celles-ci figure le renforcement des mécanismes de communication, visant à améliorer la transparence et le flux d’informations entre le Sénat et le Gouvernement, afin de favoriser un environnement de travail collaboratif.
En effet, établie il y a 10 ans en tant qu’agence publique, la CNP est dotée de la personnalité juridique et d’une autonomie administrative et financière, avec ses deux types de ressources : celles de fonctionnement, financées par le budget général de l’État, et celles d’investissement, issues d’une retenue de 10 % sur les recettes nationales, conformément aux dispositions constitutionnelles.
Ainsi, en tant qu’émanation des provinces et autorité budgétaire pouvant accompagner la CNP pour la restitution des 10 %, le Sénat a souligné l’importance de voir toutes ses recommandations prises en compte. Elles seront transmises à la Commission Ecofin et, éventuellement, à la commission Suivi et évaluation.
La direction générale de la CNT rencontre les préoccupations sénatoriales

Coco-Jacques Mulongo, DG de la Caisse nationale de péréquation
Le Directeur général de la Caisse nationale de péréquation a toutefois rencontré les préoccupations soulevées par les sénateurs, après leur avoir fourni des réponses précises et constructives, à la suite de cette question orale.
Selon lui, « la Caisse nationale de péréquation existe de par la volonté du Constituant. Elle a une mission et elle est tenue de la remplir. L’autorité gouvernementale a l’obligation de respecter la Constitution, car elle est tenue de faire respecter les lois de la République. Tous les organes d’Etat sont des organes dépensiers. Ils disposent des budgets pour accomplir des missions d’intérêt public. Pour l’heure, le Gouvernement paie le personnel qui est bancarisé comme il se doit. La création des antennes en province répond à un impératif de déploiement progressif pour permettre à la CNP de remplir à terme les missions dévolues ».
Voilà ce qu’a été le résumé de la réponse du directeur général de la CNT, Coco-Jacques Mulongo, à une série de préoccupations, notamment pourquoi l’existence de la CNP, comment fonctionne-t-elle, comment paie-t-elle son personnel, pourquoi créer des antennes alors que la CNP n’a pas de moyens pour son existence, pourquoi ne pas mettre directement ces peu de moyens dans des petits projets.
ACP/Célestin Lutete