Soixante ans d’indépendance de la RDC

(Par Joseph Kimba)

Kinshasa, 29 juin 2020 (ACP).- Il ya exactement 60 ans, jour pour jour, la République Démocratique du Congo, alors Congo Belge, accédait à son indépendance, salué à l’époque par  des scènes de liesse populaire à travers tout le territoire national par le peuple congolais qui, six jours plus tard après la proclamation de l’indépendance, se rendra vite compte de la suite dramatique  qui va se produire  au lendemain d’un événement  historique pour son destin au niveau national et international.

En effet, à peine indépendant, le Congo-Kinshasa alors la République du Congo, va se retrouver devant une réalité cruelle. Le 6 juillet 1960, la force nationale congolaise se mutine, exigeant l’africanisation immédiate et absolue de l’armée. La population blanche se vide pour se réfugier dans les pays voisins. Le départ massif de celle-ci sert de prétexte pour les troupes belges d’intervenir au Congo, pour soit dis      ant protéger leurs ressortissants.

Cinq jours plus tard, suivant l’exemple du Sud-Kasaï, le Katanga fait s »cession à son tour et se proclame indépendant. A sa tête, Moïse Tshombe . Derrière lui, la toute puissante Union Minière  et au commandement de ses troupes, des officiers belges.

Pour tenter de reprendre le contrôle d’un Congo qui, de partout explose, Kasa-Vubu et Lumumba ensemble parcourt le pays où ce dernier parle , une fois de plus de l’Afrique  du futur, de la dignité, de l’exploitation à combattre et de l’union à préserver. Mais son langage n’est peut-être p    as bien compris par des mondes contradictoires. Ceux qui le comprennent, désormais, vont le combattre, et ceux qui tentent de le suivre, n’ont pas de moyen de l’entendre correctement. Dans leur tournée, les deux leaders congolais se voient interdire, le 12 juillet 1960, d’atterrir à ‘aérodrome d’Elisabethville, chef lieu du Katanga rebelle. C’est à ce moment que Lumumba rompt définitivement avec la puissance coloniale qu’il accuse d’avoir trahi le peuple congolais.

Il entreprend, à cette occasion, une tournée au Canada, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, pour plaider la cause e de son pays qu’il estime attaqué. Il demande l’appui de l’ONU pour faire cesser  les massacres qui se commettent quotidiennement au Congo. Les casques bleus débarquent alors au Congo. L’ONU étant dominée par les grandes puissances occidentales en pleine guerre froide entre l’Ouest et l’Est, ses troupes en fait, font l’hypocrisie. Elles protègent la sécession du Kasaï et couvrent celle du Katanga où les capitaux circulent et financent le mal. La « balkanisation du Congo devient une réalité  à la satisfaction des forces coloniales ».

Depuis lors, après l’élimination physique de Lumumba, le Congo-Kinshasa va naviguer à vue. Il traverse toutes sortes d’épreuves : le coup d’Etat de 1965 avec ses corollaires dramatiques, la dictature de Mobutu, des guerres et conflit fratricides à répétition. Le Congo est la risée du monde et son peuple plongé dans une misère noire.

Le 17 mai 1997, Laurent-désiré Kabila chasse Mobutu du pouvoir. Son règne est de courte durée. Confronté à l’agression des pays voisins, il est assassiné au Palais de Marbre, le 17 janvier 2001.

Son enfant Joseph Kabila Kabange lui succède à, la magistrature suprême. Le scepticisme s’installe sur de nombreux visages des leaders politiques que ce jeune homme est sans expérience politique. Il va vite prouver le contraire pour faire preuve d’ingéniosité, d’innovation d’esprit et de créativité en vue de sortir la RDC du bourbier économique et de la guerre pour placer dans la paix sur les rampes des solutions liées au développement. Il y a lieu de lui reconnaitre d’avoir organisé une alternance politique pacifique  au sommet de l’Etat en passant le flambeau à son successeur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Elu au scrutin présidentiel de décembre 2018, celui-ci a juré de combattre  à fond la corruption, le détournement des deniers publics, le coulage des recettes, la fraude et de restaurer un Etat de droit où la justice est équitable pour tous, la démocratie et les libertés individuelles sont garanties. La réussite est à sa portée, quelle que soit l’ampleur de la tâche à réaliser. Le peuple congolais aurait pu fêter avec éclat particulier les soixante ans d’indépendance, mais les pesanteurs de la crise sanitaire due au Coronavirus ne l’ont pas permis.  ACP/Kayu

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