Sommet de Bujumbura : la RDC pour  un Accord-cadre d’Addis-Abeba  plus contraignant

Kinshasa, 02 mai 2023 (ACP).-L’exigence d’un Accord-cadre d’Addis-Abeba  plus contraignant a été envisagée lors des préparatifs, au ministère de l’Intégration régionale de la République démocratique du Congo(RDC), des travaux du 11ème sommet de ce Mécanisme prévus, du 2 au 6 mai 2023, à Bujumbura, au Burundi, a appris mardi l’ACP de ce cabinet. « À l’occasion du sommet de Bujumbura, la RDC devrait introduire des amendements dans l’Accord-cadre dans le sens de le rendre plus contraignant », a soutenu un des experts du ministère, faisant savoir qu’au terme desdites assises, Félix Tshisekedi, président en exercice du « Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la Région », cédera la présidence à son homologue burundais, Évariste Ndayishimiye. « Des experts notamment des forces armées et des services spécialisés ont mûri des réflexions sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, qui dix ans après, a plus marqué les pas que les points », a indiqué la source. Le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, participera aux travaux, dans la capitale burundaise, aux côtés du Président Félix Tshisekedi annoncé à la fin de la semaine, tout comme ses homologues de la région.

Ces assises vont se tenir dans un climat de recherche de la paix et de la sécurité dans l’Est de la RDC, où la mise en œuvre des processus de Luanda et  de Nairobi se fait entendre : le cantonnement des éléments du M23 n’est jamais entré en application.

Du côté de la force régionale de la Communauté des Etats de l’Est (EAC), son déploiement n’a pas donné des résultats escomptés, ses éléments brandissant « le caractère non offensif de sa mission  en RDC ». Son commandant kenyan démissionnaire a été immédiatement remplacé par un autre officier supérieur, de même nationalité. « Les efforts de l’Accord-cadre  sont principalement annihilés par la mauvaise foi du Rwanda, à travers des infiltrations multiples et son influence directe sur le mouvement des terroristes du M23 », estiment des observateurs, ajoutant que « de tous les signataires dudit Accord-cadre, seule la RDC a accompli les 9 engagements lui imposés dans l’Accord, et a même institué le Mécanisme National de Suivi ».

La communauté internationale, garante dudit Accord, donne elle aussi l’impression d’être impuissante.

Le 10ème sommet tenu à Kinshasa

A l’occasion du 10ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement sur l’évaluation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, tenu le 24 février 2022 à Kinshasa, le Président ougandais Yoweri Museveni avait passé le bâton de commandement de ce mécanisme régional à son homologue congolais Félix Tshisekedi. A ce jour, peu d’avancées ont été réalisées sur le terrain, notamment en ce qui concerne la non ingérence des Etats dans les affaires internes des pays voisins.

Le Congolais Félix Tshisekedi  avait pris, par ailleurs,  la direction de ce mécanisme alors que la RDC  était déjà confrontée aux violences dues, dans l’Est du pays, notamment aux rebelles burundais du FNL, de RedTabara et des Imbonerakure, au M23 et aux Ougandais ADF.

« La RDC poursuit une logique de coopération avec tous les pays voisins, en vue de la résolution efficace des problèmes le long des frontières communes », avait déclaré le Chef d’Etat congolais avant sa prise de la présidence tournante. L’Ougandais Yoweri Museveni,  l’Angolais  João Lourenço, le Burundais Evariste Ndayishimiye, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, le Congolais Denis Sassou Nguesso et le Centrafricain Faustin-Archange Touadera avaient participé à ce 10ème sommet. ACP/

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