Djerba (Tunisie), 19 novembre 2022 (ACP).- L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) chemine vers une francophonie renouvelée où chaque Etat membre à sa place, a affirmé la secrétaire générale de cette organisation, Louise Mushikiwabo, à l’ouverture, samedi à Djerba en Tunisie, du 18ème sommet des Chefs d’Etat.
« Je considère, pour ma part, que nous allons vers une Francophonie renouvelée où chaque pays ou État a sa place, avec toujours plus d’ambitions. », a déclaré Mme Mushikiwabo, appelant l’OIF à demeurer un trait d’union afin de privilégier l’écoute, les échanges, les dialogues et les alertes et d’éviter que les tensions entre ses membres ne dégénèrent en conflits.
Pour la secrétaire générale Louise Mushikiwabo, l’OIF va vers une Francophonie plus soudée entre ses États, notamment dans l’élaboration de positions communes portées dans les instances des décisions internationales au service d’une mondialisation et d’un multilatéralisme repensés.
« Nous allons vers une Francophonie décomplexée. Une langue française pleinement digne par tous aux côtés des autres langues et nous allons vers une Francophonie connectée qui contribue dans la construction d’un espace numérique plus inclusif, vecteur de développement et de solidarité, attentif à la diversité culturelle et linguistique », a souligné Louise Mushikiwabo.
Bref historique de la Francophonie
Le terme « francophonie » est apparu à la fin du XIXe siècle, en France, pour qualifier l’espace géographique regroupant les locuteurs de français dans le monde.
Le projet francophone est né de la volonté de quatre dirigeants du Sud – les Présidents Habib Bourguiba (Tunisie), Léopold Sedar Senghor (Sénégal) et Hamani Diori (Niger) ainsi que le Prince Norodom Sihanouk (Cambodge), avec l’ambition de mettre à profit l’usage commun de la langue française au service de la solidarité, du développement et du rapprochement entre les peuples.
21 pays ont signé le 20 mars 1970 à Niamey, au Niger, la Convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), dans le but de promouvoir la coopération dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la communication et de la recherche. L’ACCT deviendra en 1998 l’Agence intergouvernementale de la Francophonie puis, à partir de 2007, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
L’OIF compte aujourd’hui 88 Etats et gouvernements dont 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs. La Francophonie a des prérogatives progressivement élargies aux domaines de la paix, de la démocratie, du développement durable, de l’économie ainsi que de nouvelles technologies, en vue de répondre aux enjeux globaux, notamment la promotion du vivre ensemble, le respect de la diversité culturelle, la lutte contre le changement climatique, et l’emploi des jeunes et des femmes.
Ce 18ème sommet des Chefs d’Etat de la Francophonie est placé sous le thème : « Connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».
Ce Sommet a été reporté deux fois : la première à cause de la COVID-19 et la seconde suite au climat politique et social tendu en Tunisie.
Cinquième langue mondiale, la langue française compte 321 millions de locuteurs et 132 millions d’apprenants.
ACP/ KHM