Soudan du sud: huit militaires condamnés pour violences sexuelles

Kinshasa, 04 septembre 2024 (ACP).- Le tribunal martial sud-soudanais a jugé et condamné huit militaires reconnus coupables à des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité pour des faits graves, notamment les violences sexuelles, au cours d’une journée de procès dans la ville de Maridi, a appris l’ACP mercredi d’africanews.

«Nous sommes prêts à les traduire en justice, y compris pour les violences sexuelles commises par le personnel militaire à l’encontre des femmes, pendant la période de conflit, et ce afin de rendre justice à la population de Maridi. Le verdict est tombé pour les huit soldats reconnus coupables et condamnés à des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité. D’autres ont été acquittés et libérés», a déclaré le colonel Mayiel Riak, responsable de la Cour de justice militaire de la Force de défense du Sud-Soudan. 

«Le bureau Général de division des Forces de défense populaires du Soudan du Sud (FDPSS) s’est engagé à demander des comptes à toutes les personnes qui travaillent pour le FDPSS si elles commettent des délits», a ajouté la source.

À Maridi, la cour martiale veut donner l’exemple. Aujourd’hui, des dizaines de soldats appartenant aux Forces de défense populaires sont jugés pour des faits graves. Certains sont accusés de viol, d’autres de violences et parfois même de meurtre.  

Ce procès, qui a été rendu possible grâce à l’appui financier et matériel de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan, doit aussi redonner de l’espoir aux victimes. Désormais, les langues pourront se délier et les citoyens pourront dénoncer leurs bourreaux, sans craindre les représailles.  

Les agressions commises par les soldats touchaient des femmes, des jeunes filles et aussi des personnes en situation de handicap.

«En tant que personnes handicapées, nous sommes confrontés à de nombreux défis. Par exemple, une personne handicapée qui ne peut pas marcher peut-être violée et elle a peur de le signaler à cause de la honte. Elle peut même être tuée par le violeur, surtout s’il s’agit d’un soldat. Nous voulons sensibiliser les gens pour qu’ils se sentent en sécurité et qu’ils sachent que le gouvernement est là pour les protéger», a déclaré Eliaba Anthony, représentant des personnes handicapées.

À l’issue du procès, Les personnes condamnées devront également verser des indemnités aux victimes. 

ACP/ODM

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