Kinshasa, 24 avril 2025 (ACP).- Les attaques du camp des déplacés « Zamzam » par la milice des Forces de soutien rapide (FSR) constituent de véritables crimes de guerre et crimes contre l’humanité, selon un document de l’ambassade Soudan en République démocratique du Congo consulté mercredi par l’ACP.
« L’attaque du camp a fait des centaines de morts et de blessés dont la plupart sont des femmes et des enfants. Ces attaques constituent de véritables crimes de guerre et crimes contre l’humanité, violant les règles d’engagement et du droit international humanitaire », a-t-on lu dans le document.
La source a, également, précisé que cette milice rebelle a tué au moins 320 civils et a déplacé environ un demi-million de personnes du camp dont parmi des milliers d’elles sont arrivées à pied dans la ville d’El Fasher, capitale de l’État du Darfour du Nord dans l’ouest du Soudan, fuyant ainsi l’enfer de la mort après que la situation dans le camp soit devenue plus difficile et que le nombre de morts ait augmenté.
« Cinq blessés meurent chaque heure à cause du manque de soins médicaux ou de personnel médical. Pas même un ambulancier n’est présent suite à la fermeture de tous les hôpitaux car, la milice a tué tous les volontaires et le personnel médical qui s’y trouvaient », a déploré l’ambassade du Soudan en RDC, avant d’indiquer la FSR a mené au même moment, des attaques similaires contre le camp d’Abu Shouk en tuant 35 civils.
Des vidéos ont été documentées par les Forces de soutien rapide à l’intérieur du camp Zamzam, montrant des opérations de nettoyage ethnique et des violations des droits de l’homme.
Depuis le dimanche 13 avril, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait fermement condamné le meurtre de dizaines de civils lors des attaques contre les camps d’El Fasher, Zamzam et Abu Shouk, ainsi que d’autres sites environnants abritant des personnes déplacées à l’intérieur du pays dans l’État du Darfour du Nord. Dans une déclaration attribuée à son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU avait rappelé que le nombre de travailleurs humanitaires tués au Soudan s’élève désormais à plus de 90 personnes depuis le début du conflit, le 15 avril 2023.
Durant la guerre civile soudanaise, le camp Zamzam fut en 2024, le plus grand camp des réfugiés du Soudan, avec une population allant de cinq cent mille à un million de personnes. En début de l’année 2025, ce camp ainsi que d’autres du pays étaient déclarés en situation de famine. ACP/C.L.