Soudan: un humanitaire de l’Organisation internationale pour les migrations tué

Kinshasa, 21 avril 2023(ACP).- Un humanitaire travaillant pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été tué dans les combats au Soudan, a indiqué le Directeur général de l’OIM, António Vitorino, dans un communiqué publié ce 21 avril 2023.

 « C’est avec le cœur lourd que je confirme la mort ce matin d’un membre dévoué du personnel de l’OIM au Soudan après que le véhicule dans lequel il voyageait avec sa famille au sud d’El Obeid a été pris dans un feu croisé entre deux parties belligérantes », précise le texte de l’agence onusienne.

Plus de 400 morts dans les affrontements au Soudan (OMS)

Les affrontements qui ont éclaté à la mi-avril au Soudan ont déjà fait plus de 400 morts et plus de 3 500 blessés, a indiqué vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

 «413 personnes sont mortes et 3 551 personnes ont été blessées», a déclaré une porte-parole de l’OMS, Margaret Harris, lors d’un point de presse régulier à Genève.

Participant également à ce briefing, un porte-parole de l’Unicef, James Elder, a de son côté précisé qu' »au moins 9 enfants ont été tués dans les combats, et plus de 50 enfants auraient été blessés« .

« Malheureusement, nous savons que tant que les combats se poursuivront, les enfants continueront à en payer le prix », a-t-il ajouté.

Il a également indiqué que les soins vitaux qui étaient prodigués avant les affrontements à quelque 50.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère « ont été interrompus ». « La vie de ces enfants est menacée », a-t-il souligné.

Le Soudan a l’un des taux de malnutrition infantile les plus élevés au monde, avec plus de 600.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, selon l’Unicef.

M.Elder a souligné que les combats mettent également en péril le respect de la chaîne du froid dans le pays, « y compris plus de 40 millions de dollars de vaccins et d’insuline, en raison des coupures d’électricité et de l’impossibilité de réapprovisionner les générateurs en carburant ».

« L’aide humanitaire est bien sûr essentielle, mais l’Unicef et ses partenaires ne peuvent pas apporter ce soutien si la sécurité du personnel n’est pas garantie », a assuré M. Elder.

Vendredi, les violents affrontements se sont poursuivis entre l’armée régulière et les paramilitaires, en dépit de multiples appels au cessez-le-feu à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr.

Les habitants de Khartoum célèbrent l’Aïd el-Fitr sous les tirs croisés

Les habitants de Khartoum contraints de célébrer la fin du ramadan sous les bombes. De violents affrontements se sont poursuivis, vendredi 21 avril, au Soudan, entre l’armée régulière et les paramilitaires, en dépit de multiples appels au cessez-le-feu à l’occasion de la fête de  l’Aïd el-Fitr.

Des tirs et raids aériens ont secoué la capitale dans la nuit et la matinée, comme c’est le cas quotidiennement depuis le 15 avril, le bilan humain atteignant plus de 330 morts et 3 300 blessés.

Les contacts diplomatiques s’étaient pourtant intensifiés jeudi : le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et chef de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, a annoncé avoir été contacté par des dirigeants régionaux, notamment sud-soudanais ou éthiopiens et internationaux, en particulier le patron de l’ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

Tous ont plaidé pour un arrêt des combats contre les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son numéro deux depuis le putsch, pour l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du jeûne du ramadan.

Les FSR elles-mêmes ont annoncé « leur accord pour une trêve de 72 heures » à 04 h 00 GMT pour donner un répit aux Soudanais toujours pris sous les feux croisés. Mais, comme c’est le cas à chaque fois depuis plusieurs jours, ces annonces n’ont pas été suivies d’effet.

Au même moment, le général Burhane apparaissait pour la première fois depuis le début des hostilités le 15 avril à la télévision d’État. Comme les années précédentes, il s’est adressé à la nation pour l’Aïd, sans jamais mentionner une quelconque trêve.

Changement de stratégie

Ce matin, un changement de stratégie semble s’opérer côté Forces armées soudanaises (FAS) : des troupes au sol de l’infanterie ont été déployées par le nord et visiblement au sud de la ville.

Les échanges de tirs sont fréquents. Des colonnes de soldats ont été vues, passant au peigne fin les pâtés de maison. La veille, le général Hemedti, chef des FSR, s’est montré ouvert à un cessez-le-feu. Mais le général Abdel Fattah al-Burhan, chef des FAS, apparu à la télévision, semble avoir refusé.

Aucun signe d’apaisement, donc. À l’heure actuelle, alors que la charge des batteries électriques s’amenuise et que les communications sont difficiles, il est quasiment impossible de se tenir informé de ce qui se passe dans le reste du pays. ACP/Kayu

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