Kinshasa, 25 février 2023 (ACP). – Une thèse de doctorat sur le thème : « La communication judiciaire dans les parquets, cours et tribunaux de Kinshasa : analyse sociolinguistique », a été soutenue vendredi à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), par le chef de travaux Willy Kuzamba Kiabwa.
« Cette thèse a procédé à l’analyse de la dynamique des pratiques langagières, des interactions verbales et non verbales, ainsi que des stratégies langagières en procédure judiciaire, prenant en compte les problèmes linguistiques et sociolinguistiques », a déclaré le récipiendaire.
Il a également été question, pour lui, de répertorier les langues utilisées en procédure judiciaire, de relever et d’analyser les stratégies langagières en vue de proposer des pistes de pratique linguistique et la redynamisation de la communication judiciaire.
Suggestions d’utilisation des langues en justice
Le récipiendaire a suggéré que les langues ci-après : le français, le lingala, le kikongo, le ciluba soient utilisés à chaque niveau hiérarchique de la justice congolaise.
Il s’agit notamment des Cours constitutionnelle, de cassation et d’appel, du Conseil d’Etat et de la Haute cour militaire.
L’impétrant a aussi recommandé la simplification du langage judiciaire, qui est très technique, afin de le rendre intelligible, compréhensible et accessible à tous les intervenants ; la traduction et la vulgarisation des lois et codes dans les quatre langues nationales ainsi que l’interprétation des déclarations et décisions par des personnes formées en la matière.
Cette thèse des lettres et civilisation françaises a, en outre, préconisé le renforcement de la compétence linguistique des juges en les motivant à utiliser, dans l’exercice de leurs fonctions, les langues congolaises (surtout les quatre langues nationales).
Elaboration d’une politique linguistique sectorielle
Par ailleurs, Willy Kuzamba Kiabwa a proposé l’élaboration en RDC, d’une politique linguistique sectorielle qui aura comme objectif principal d’aménager les modalités d’usage linguistiques dans la justice congolaise en tenant compte du contexte plurilingue et pluriculturel de la RDC.
L’élaboration de la loi portant protection des langues congolaises, l’équipement en outils informatiques de différentes institutions judiciaires dans l’ensemble du pays, l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication devant servir d’appui logistique à l’appareil judiciaire, font également partie des résolutions de la thèse de doctorat, signale-t-on.
Le jury examinateur de cette thèse a été composé du promoteur de cette thèse, le Pr Sesep Nsial et d’autres membres du jury: les professeurs Matumele Maliya, Mungenga Kawanda, Tukunda Ohanu, Ngwabika Funda, Sumaïli Ngaye- Lussa et Payanzo Ntsomo.
La séance académique a été présidée par l’administrateur du Budget, le Pr Arsène Mwaka, représentant du recteur.
ACP/KHM/KKP