Sud-Kivu : la population appelée à dénoncer les abus du personnel de la police

Bukavu, 06 septembre 2024 (ACP).- La dénonciation des abus des agents de police envers la population a été recommandée à la clôture, vendredi à Bukavu au Sud-Kivu, (Est de la République démocratique du Congo), d’un atelier de communication et de sensibilisation au rôle de l’Inspection générale de la Police nationale congolaise (IGPNC).

« Les victimes des abus commis par le personnel de la police nationale ne doivent pas garder silence, elles ont la possibilité de dénoncer ou de se plaindre auprès de l’Inspection générale de la Police nationale congolaise dont la mission est de veiller à ce que les droits et libertés des citoyens soient respectés par les forces de l’ordre », a déclaré Lydie Banza, directrice de cabinet adjointe de l’Inspecteur général de la PNC.

Pour elle, les abus du personnel de la police nationale restent souvent impunis faute de dénonciation par les victimes qui ignorent le rôle et les missions de l’IGPNC mais aussi confondent cette structure au commissariat général de la police.

« Vous devez savoir distinguer l’Inspection générale de la PNC du Commissariat général de la PNC car ces deux structures de la police sont distinctes bien que dépendant toutes du ministère de l’Intérieur », a dit Mme Banza, avant de révélé le rôle et les missions de l’IGPNC.

« L’IGPNC a pour rôle de suivre l’exécution de la mission de la PNC par le commissariat général qui se doit d’agir dans le respect strict des droits fondamentaux et des droits de l’homme, le respect du genre(…) et aussi contrôler afin de s’assurer du bon fonctionnement du commissariat général de la PNC, qui est l’organe d’action de la police, dans l’exécution de cette mission en observant strictement les lois et règles de la République », a-t-elle fait savoir.

Lydie Banza fait partie d’une délégation venue de Kinshasa, composée de 2 formateurs de l’administration centrale de l’IGPNC et de 2 membres du projet INL/IGPN.

Une soixantaine de personnes, dont les représentants de la Commune de Kadutu, le chef de l’antenne provinciale de l’IGPNC, le commandant du commissariat de Kadutu, des chefs de quartiers et leurs adjoints ainsi que des acteurs de la société civile (Association des chauffeurs, syndicat des motocyclistes, représentants du culte, Réseau pour la sécurité et la Justice, etc), ont pris part à cette journée de sensibilisation.

L’atelier s’est déroulé en plusieurs étapes, notamment la séance d’information, les travaux de groupes, la synthèse des propositions de mécanismes de communication et coordination entre l’IGPNC et la société civile et les conclusions.

A l’issue de cette rencontre, des dépliants d’information destinés aux partenaires institutionnels et de la société civile ainsi qu’à la population civile  ont été remis aux participants.

Ces deux brochures comportent des informations sur les démarches de saisine de l’IGPNC et sur sa vocation de garante du respect des lois, de la déontologie, des libertés publiques et des droits humains par les services de la PNC.

Vue des formateurs

Auparavant, une formation technique s’est déroulée sur 5 journées, au bénéfice de 13 membres du personnel de l’antenne provinciale de l’Inspection générale de la Police nationale congolaise.

« Plusieurs activités ont été réalisées au cours de la semaine : une formation aux missions techniques de l’IGPNC, un atelier de communication et de coordination avec des représentants des administrations locales et de la société civile, la finalisation de travaux d’aménagement d’une salle informatique et l’installation d’équipements informatiques », a déclaré Fabien Barthez, chef de projet INL/IGPN, un projet d’appui à l’Inspection générale de la Police nationale mis en œuvre par l’Ong internationale ‘‘Coginta’’ et financé par le gouvernement des États-Unis d’Amérique, à travers le bureau pour l’application de la loi et pour la lutte contre les drogues (INL) du Département d’Etat.

Le projet INL/IGPN comprend plusieurs volets d’activités, à savoir la mise en place d’un système informatisé d’appui à la conduite des missions de l’IGPNC, l’aménagement de bureaux et de salles informatiques, la fourniture de véhicules et d’équipements opérationnels, ainsi qu’un programme de formations techniques et d’actions de coordination.

Grâce au financement du gouvernement américain, l’IGPNC et ‘‘Coginta’’ procèdent à la mise en état des infrastructures, la création des salles informatiques pour l’installation des équipements informatiques et des logiciels spécialisés dans l’appui aux tâches quotidiennes et l’installation des données de l’IGPNC, la fourniture en matériels opérationnels et la formation du personnel.

Une attitude des participants

Du 27 au 29 août dernier, 20 inspecteurs de la Police nationale congolaise (PNC), parmi lesquels 4 venus des antennes pilotes dont Bukavu, ont été formés à Kinshasa sur les techniques et stratégies de communication externe dans le cadre du projet d’appui à l’IGPNC.

« Le but de ce projet d’appui à l’Inspection générale de la Police nationale congolaise (IGPNC) est d’outiller ces inspecteurs avec des méthodes devant leur permettre d’expliquer à la population le rôle, les objectifs et les modes de saisine de l’IGPNC, pour dénoncer les abus du personnel de la police nationale », avait  révélé M. Fabien Barthez, chef de projet à l’Ong ‘‘Coginta’’, à l’ouverture de cette formation.

Parlant des objectifs de ladite  formation, le formateur Alex Kathy Katayi avait préconisé la relation devant exister entre l’IGPNC et toutes les couches sociales de la population congolaise, dans le souci de les faire adhérer à la vision de cette structure de la police et les convaincre à collaborer avec elle.

Cette campagne de formation et sensibilisation aux missions et rôle de l’IGPNC va se poursuivre à Goma au Nord-Kivu, à Lubumbashi dans le Haut Katanga ainsi qu’à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental.

ACP/

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