Kinshasa, 30 juillet 2024 (ACP).- Les acteurs de première ligne dans la lutte contre la traite des personnes en République démocratique du Congo (RDC) ont été appelés à renforcer la protection des enfants et des femmes sur l’ensemble du territoire national, lors de la commémoration de cette journée organisée mardi à Kinshasa.
« Nous devons renforcer nos efforts en matière de protection de l’enfance sur l’ensemble du territoire national, en mettant tout en œuvre pour préserver nos enfants contre les différentes formes de traite, telles que le mariage précoce, l’exploitation sexuelle, le travail forcé, le trafic d’enfants et l’enrôlement forcé dans les groupes armés », a déclaré Chantal Yelu Mulop, coordonnatrice du service spécialisé du Chef de l’Etat, en charge de le jeunesse, lutte contre les violences faites à la femme et traite des personnes.
« Nous savons que les enfants, ainsi que les femmes sont les principales cibles des réseaux des trafiquants en raison de leur vulnérabilité particulière. Il nous incombe donc d’intensifier nos actions et de structurer notre stratégie, afin de les placer au cœur de notre lutte et de leur apporter toute la protection nécessaire, à court, moyen et long terme », a-t-elle ajouté.
Cependant, Mme Yelu Mulop a salué de nombreux efforts entrepris sous le leadership du Président de la République, Félix Tshisekedi pour répondre aux diverses formes de traite des personnes, avant de préciser que durant la période allant de février à mars 2024, la structure dont elle coordonne a mené plusieurs actions organisées autour de quatre piliers.
Il s’agit notamment, de la prévention auprès de la population en générale, la protection des témoins et des victimes de la traite, la poursuite des trafiquants d’êtres humains et le partenariat entre les acteurs de première ligne.
« Pour nous acteurs de première ligne, cette célébration est placée sous le signe de la consolidation des acquis. D’importantes avancées ont été réalisées, mais nous devons maintenant nous assurer de maintenir cette dynamique par une collaboration solide et durable entre nous », a-t-elle souhaité. Dans le souci de consolider ces acquis, Chantal Yelu Mulop a souligné qu’il faut définir et adopter une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes pour la période 2024-2028, renforcer les mécanismes de coordination à l’échelle nationale et provinciale, en mettant l’accent sur les groupes de travail en matière de protection de l’enfance, redynamiser la commission technique restreinte servant de passerelle entre les différents ministères sectoriels impliqués et instaurer un système de collecte fiable et de gestion des données relatives à la traite des personnes.
« En travaillant en étroite collaboration avec les ministères concernés, nous visons à créer un environnement où la vulnérabilité des populations à l’exploitation est considérablement réduite. En promouvant plus d’emplois et une économie diversifiée, nous réduisons les risques de travail forcé et d’exploitation économique », a-t-elle conclut.
Les acteurs impliqués dans la gestion des camps des déplacés invités à renforcer les mesures sécuritaires

Une vue des participants lors de l’activité
Le vice-ministre des Affaires coutumières, Jean-Baptiste Ndeze, a, au nom du vice-Premier ministre de l’intérieur, invité les acteurs étatiques et ceux de la société civile impliqués dans la gestion des camps des déplacés internes, de doubler de vigilance tout en renforçant les mesures sécuritaires à l’intérieur et aux abords de ces camps. En outre, il a appelé la Direction de la protection civile d’accorder une attention particulière aux pratiques de traite des personnes qui surviennent dans un contexte de crise humanitaire aigue et développer des mécanismes appropriés pour y répondre. « Afin de garantir un suivi efficace des engagements pris au niveau de mon secteur, je vais déléguer une équipe de mon cabinet qui travaillera en étroite collaboration avec la coordination en charge de le jeunesse, lutte contre les violences faites aux femmes et traite des personnes », a-t-il promis.
Les Etats-Unis engagés à soutenir la RDC dans la lutte contre la traite des êtres humains
Par ailleurs, Mme l’ambassadeur des Eta-unis, Lucy Tamlyn, a affirmé l’engagement de son pays à soutenir la RDC dans la lutte contre la traite des êtres humains. « Je suis très fière que les Etats-Unis soient partenaire du gouvernement de la RDC en cette matière de lutte contre la traite des personnes, car celle-ci, est une forme d’esclavage moderne et nous devons tous lutter contre ce fléau », a-t-elle déclaré, avant de féliciter le gouvernement pour les efforts soutenus en cette matière, tout en reconnaissant également le rôle des ONGs et des organisations de la société civile qui identifient les victimes et amorcent des efforts louables dans la recherche de la justice. Organisée sous le thème international : « Ne laisser aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des êtres humains », cette activité a été patronnée par le Chef de l’Etat, en collaboration avec le service spécialisé du Chef de l’Etat, en charge de le jeunesse, lutte contre les violences faites à la femme et traite des personnes, l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) et l’Association américaine du barreau (Aba). Plusieurs personnalités ont pris part à cette activité, notamment, les représentants des ministres des droits humains, d’emploi et du travail, ainsi que du président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
ACP/