Trois pays exhortent Israël et le Hamas à « finaliser » un accord de cessez-le-feu

Kinshasa, 02 juin 2024 (ACP).-  Le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte ont exhorté samedi Israël et le Hamas à « finaliser » un accord de cessez-le-feu basé sur les principes d’une proposition américaine, a appris dimanche l’ACP de medias internationaux, citée par France 24.

«Les trois pays, « en tant que médiateurs dans les discussions en cours pour obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération des otages et des détenus, appellent conjointement le Hamas et Israël à agir en ce sens. « Cet accord offre une feuille de route pour un cessez-le-feu permanent et la fin de la crise», a rapporté la source. «Ces principes ont permis de rapprocher les exigences de toutes les parties dans un accord qui sert des intérêts multiples et qui apportera un soulagement immédiat à la fois à la population de la bande de Gaza qui souffre depuis longtemps et aux otages qui souffrent depuis longtemps ainsi qu’à leurs familles», a précisé la source.

Joe Biden annonce  la feuille de route sur le cessez-le-feu

Le président américain Joe Biden a prononcé un discours vendredi, dans lequel il a révélé une proposition israélienne en trois phases qui pourrait conduire à la fin du conflit actuel dans la bande de Gaza et à la libération de tous les otages. Il a  également annoncé une feuille de route proposée, selon lui, par Israël qui vise à parvenir, par étapes et sous conditions, à un cessez-le-feu permanent.

La première phase, a-t-il dit, serait un cessez-le-feu avec un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza pour une durée de six semaines. Les contours de la phase deux du plan seront négociés pendant le cessez-le-feu de six semaines, selon Joe Biden. En cas de négociations concluantes, les combats s’arrêtent définitivement et tous les otages encore détenus à Gaza rentrent chez eux, soldats compris. Et les forces israéliennes se retirent complètement du territoire.

Le président américain, qui a assuré que son plan « crée également un meilleur ‘jour d’après’ à Gaza sans le Hamas au pouvoir », n’a toutefois pas précisé la manière de parvenir à cet objectif. Le Hamas, soutenu par l’Iran, n’a de son côté donné aucune indication quant à un éventuel retrait de Gaza ou un dépôt volontaire des armes.

«Cette guerre ne prendrait pas fin tant que le Hamas resterait au pouvoir» (Israël)

Israël a déclaré que celle-ci ne prendrait pas fin tant que le Hamas resterait au pouvoir, soulevant des interrogations sur le calendrier et la mise en place de la feuille de route, qui a été accueillie prudemment par le mouvement islamiste palestinien. L’arrêt des combats serait accompagné notamment de la libération de certains otages enlevés durant l’attaque du 7 octobre et retenus à Gaza surtout les femmes et les malades, et de la libération de Palestiniens détenus par Israël. Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué que toute idée selon laquelle Israël accepterait un cessez-le-feu permanent avant « la destruction des capacités militaires et de gouvernement du Hamas » était « un non-sens ».

Le Hamas attend la proposition détaillée

Le Hamas s’est dit prêt, à s’engager « de manière positive et constructive » après la présentation de la proposition américaine. Un haut responsable du mouvement palestinien, Mahmoud Mardaoui, a cependant déclaré, «que la Hamas n’avait pas encore reçu la proposition détaillée de Joe Biden». «Aucun accord ne peut être conclu tant que la demande de retrait de l’armée d’occupation et de cessez-le-feu n’est pas satisfaite», a-t-il dit. Les pourparlers de paix, à la suite de la riposte d’Israël à l’attaque du 7 octobre du Hamas, achoppent depuis des mois malgré la médiation de l’Égypte et du Qatar avec le soutien des États-Unis.

D’après les autorités israéliennes, 1 200 personnes ont été tuées et plus de 250 autres enlevées par le Hamas lors de l’attaque d’octobre. Plus de 36 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début du siège total de l’enclave palestinienne, selon les autorités sanitaires locales, tandis que les Nations unies ont indiqué que la famine menaçait plus d’un million de personnes. Par ailleurs, Benjamin Netanyahu a accepté samedi de s’exprimer devant le Congrès américain, a indiqué son bureau, devenant ainsi le premier dirigeant étranger à intervenir à quatre reprises devant les deux chambres du Parlement américain. Yaïr Lapid soutient l’accord, l’extrême droite le rejette.

En Israël, Yaïr Lapid, le chef de l’opposition, a exhorté Benjamin Netanyahu à accepter un accord sur les otages et un cessez-le-feu, affirmant que son parti le soutiendrait même si des factions ultranationalistes de la coalition de droite religieuse au pouvoir se rebellaient. Cet engagement donne à penser qu’un accord serait probablement adopté par le Parlement israélien. «Le gouvernement israélien ne peut pas ignorer le discours du président Biden. Il y a un accord sur la table et il doit être conclu», a déclaré Yaïr Lapid.

Nouvelles frappes israéliennes dans Gaza après un appel au cessez-le-feu

Les bombardements ont repris dimanche sur Rafah ainsi que sur la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave palestinienne, au lendemain d’un appel pressant des médiateurs internationaux à Israël et au Hamas palestinien pour « finaliser » un accord de cessez-le-feu. Dans le sud du territoire palestinien assiégé par Israël, les hélicoptères Apache ont tiré sur le centre de Rafah et des bombardements ont visé le sud et l’ouest de la ville, devenue l’épicentre de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, selon des témoins. ACP/

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