Trois questions à Me Didier Kondo, avocat au Barreau de Québec et de Kinshasa-Gombe

Kinshasa, 31 octobre 2024 (ACP).- Porte-parole général des quatre  Interfédérales de l’UDPS-Tshisekedi et  avocat au barreau de Québec au Canada et au Barreau près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, en République démocratique du Congo (RDC), Me Didier Kondo Pania  appelle le peuple à soutenir l’idée du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi de mettre en place une commission interdisciplinaire pour étudier la question et produire la Constitution qu’il faut pour la RDC. Il préconise une nouvelle Constitution dans un entretien accordé jeudi à l’ACP. 

Question 1. Comment réagissez-vous à l’annonce faite par le Chef de l’Etat de créer, l’année prochaine, une commission interdisciplinaire pour changer l’actuelle Constitution ?

Réponse : Je me suis toujours demandé si depuis que la Constitution congolaise a été mise en vigueur en 2006 jusqu’à ce jour, sert-elle ou ne sert-elle pas le peuple congolais ?  Servir veut dire aider les décideurs à développer le Congo et à résoudre les problèmes du Congo au pays et par les Congolais eux-mêmes. Desservir veut tout simplement dire que la Constitution détruirait le pays et le vendrait aux étrangers. A cause de cette Constitution, nous perdons ce qui constitue de substance, d’important dans notre pays. Nous perdons même une grande partie du territoire. Rappelez-vous que lors de la formation de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) avec M’zee, beaucoup de militaires rwandais occupaient des postes et certains revenus à la vie civile ont siégé dans nos institutions après la mort de Mzee (…) Pour matérialiser la volonté des Rwandais qui avaient accompagné M’zee Kabila, l’accord cadre de Sun City qui a mis en place la transition contenait un piège. D’où, d’une manière savante, les Congolais trompés par les étrangers, car, il y a eu 18 Rwandais, trois Congolais et Louis Michel le Belge qui ont rédigé la mouture de cette Constitution dans le but de nuire au pays et ils y ont inséré un article biaisé. L’article 217 qui dispose, entre autres, que « la RDC peut céder une partie de sa souveraineté dans le cadre de la paix et la sécurité africaine ».

Question 2 : Le Chef de l’Etat a épinglé plusieurs failles dans cette Constitution. Pouvons-nous parler aujourd’hui de la révision constitutionnelle ou de la rédaction d’une nouvelle Constitution pour basculer dans  la 4ème République ? …

Réponse : La question qui nous concerne est fondamentale. On peut parler de la révision s’il y a de petites erreurs à corriger concernant telle ou telle autre disposition. Mais, il s’agit ici d’une question de substance même de la République. Quand la Constitution permet qu’on nous arrache une partie de notre souveraineté, nos matières premières, que les institutions ne puissent pas bien fonctionner, n’oublions pas que les Français disent : « La fraude corrompt tout ». On ne peut pas dire qu’il y a un million mais la fraude a concerné seulement une partie. Comme tout a été corrompu, on ne peut pas parler de la révision, il faut écrire une nouvelle Constitution. 

Question3 : Confirmez-vous les propos de feu Etienne Tshisekedi qu’une fois l’UDPS au pouvoir, la Constitution sera modifiée puisque vous êtes porte-parole des quatre Interfédérales de l’UDPS ? 

Réponse : Etienne Tshisekedi est un grand juriste et premier docteur en droit. Il connaissait le droit et la Constitution de notre pays. Il connaissait le sens des lois. Pour avoir refusé de signer l’accord global et inclusif à Sun City, il savait que ce qu’on a signé c’était du bluff, c’était pour tromper et le peuple et la République.  D’où, sa phrase : « Une fois l’UDPS au pouvoir, la Constitution sera changée ». L’UDPS veut rédiger une Constitution qui va aider le peuple congolais et la République. Il avait raison. Il nous faut une nouvelle Constitution.  ACP/

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