Tshisekedi : la force régionale est-africaine pourra quitter la RDC fin juin 2023

Kinshasa, 9 mai 2023 (ACP).- Les troupes constituant la Force de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EACRF) déployées en République démocratique du Congo (RDC),  pourront quitter définitivement ce pays d’ici la fin du mois de juin 2023, a appris mardi l’ACP de la Présidence congolaise. « Manifestement il y a un problème dont nous avons besoin de parler, pour clarifier la situation. Comme le mandat s’achève au mois de juin ,si à cette date nous constatons que le mandat n’est pas rempli, nous allons décider de raccompagner ce contingent venu à la rescousse de la RDC avec honneur et les remercier, pour avoir essayé d’apporter leur part à la solution de la paix en RDC » , a déclaré mardi à Gaborone, le président Félix Tshisekedi, au cours du point de presse conjoint avec son homologue Botswana, Mokgweetsi Masisi. « Aujourd’hui dans certaines localités, il y a une cohabitation observée entre le contingent de l’EACRF et les terroristes du M23, ce qui n’était pas prévu dans le programme »  , a précisé le Chef de l’Etat,  évoquant des déclarations des officiels militaires de l’EACRF qui , aussitôt arrivés en RDC, ont clairement dits qu’ils ne venaient pas combattre les M23.

Félix Tshisekedi est intervenu ainsi, 24 heures après l’annonce du déploiement des troupes de la  SADC dans la partie orientale de la RDC ainsi que des questions sur la motivation de cette  dernière décision et surtout, sur le sort à réserver à la force régionale des Etats de l’Afrique de l’Est.

Evaluation de l’EACRF

Le gouvernement congolais n’avait pas renouvelé le mandat de 6 mois, comme souhaité par le secrétaire général de l’EAC, à l’issue du premier mandat de l’EACRF.

En mars dernier, un mandat de 3 mois a été accordé à l’issue duquel une évaluation sérieuse devrait orienter le sort de cette force régionale, a répété à maintes reprises le gouvernement.

« La première raison qui nous pousse à nous poser des questions est la mission assignée à cette force qui n’est pas remplie », a dit en outre le président de la République, ce qui laisse entrevoir qu’ il y a manifestement « des problèmes de fonctionnement avec cette force régionale ».

À côté de cela, a-t-il  ajouté,  il y a le commandant de l’EACRF qui a démissionné « de manière spectaculaire et à la surprise de tous », évoquant des menaces auxquels il n’a jamais fait part.

Le président Tshisekedi  s’est dit également « surpris de la précipitation avec laquelle le Kenya a désigné le successeur du général démissionnaire, sans consultation comme si cette force n’appartenait qu’au Kenya ».

Le Chef de l’Etat s’est félicité de la solidarité manifestée par les pays de la SADC à travers la décision unanime de déployer « sa force qui a déjà fait ses preuves en terre congolaise ».

Tout en concluant que la mission de l’EAC pose problème, le président Tshisekedi a dit attendre la tenue de la réunion quadripartite de l’UA.

Un partenariat stratégique en agriculture, mines, éducation, défense et sécurité envisagé

Par ailleurs, les deux Chefs d’État ont manifesté leur volonté de tisser des liens économiques profitables à leurs pays. « Devant un parterre de journalistes et en présence de plusieurs officiels de leurs pays respectifs,  les deux Chefs d’États ont affirmé, mardi, au cours d’une conférence de presse conjointe leur volonté d’établir un partenariat stratégique entre le Botswana et la RDC, dans 6 domaines à savoir : l’agriculture, les mines, l’éducation, la défense et la sécurité », a indiqué la source. « La prospérité du Botswana, résultat d’une gestion efficiente des ressources naturelles et du développement d’une chaîne de valeurs, est une vraie source d’inspiration pour la RDC », a fait remarquer le Président Tshisekedi, soulignant que le forum économique du 11 mai, qui mettra en face les opérateurs économiques congolais et botswanais, est l’occasion indiquée pour réfléchir sur des pistes de collaboration.

En agroalimentaire par exemple, la filière de viande bovine est l’une des meilleures en Afrique, d’autant plus que le Botswana est le rare pays qui exporte sa viande à l’Union européenne.

Le Président Félix Tshisekedi à son arrivée à Gaborone

Dans le secteur de la sécurité, le Président Félix Tshisekedi a apprécié le rôle que joue le Botswana au sein de la SADC.

A l’occasion du « State Banquet » organisé en son honneur, le Chef de l’Etat congolais a déclaré que cette visite d’Etat est l’occasion pour lui de « rendre hommage à un Chef d’Etat et à un pays qui sont des modèles en Afrique ». Le secteur des mines est celui qui offre les plus d’opportunités d’échanges, étant donné que la RDC et le Botswana présentent plusieurs similitudes en termes de richesses du sous-sol. « La RDC veut s’inspirer du modèle botswanais dans la gestion de ses ressources naturelles. Mon souhait est de voir la RDC commencer à extraire ses ressources et les traiter localement, avant de les exporter », a affirmé le président Tshisekedi. L’inauguration de la nouvelle ambassade de la RDC à Gaborone a matérialisé le rapprochement voulu par les présidents Mokgweetsi et Tshisekedi. Le  Chef de l’Etat du Botswana, le   Dr. Mokgweetsi avait effectué une visite de travail en RDC, en mars 2021, dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays. ACP/

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