Kinshasa, 21 décembre 2021 (ACP).- Le vice-ministre de la Justice, Amato Bayubasire Mirindi, s’est entretenu lundi dans son cabinet de travail avec une délégation de l’ONG SOS Information juridique multisectorielle, venu lui remettre un cahier des charges sur les besoins en réparation des victimes de masse perpétrés à Kaniola, Katogota et Kabare dans la province du Sud-Kivu, a renseigné à l’ issue de l’ audience, le coordonnateur de cette structure, Me Justin Behirwe «Nous sommes venus lui présenter le cahier des charges des victimes de différents crimes qui se sont perpétrés dans la province du Sud-Kivu ».
Ces victimes ont été consultées grâce à notre programme Just future que nous exécutons en partenariat avec l’ONG internationale Cordaid. Ces besoins doivent être apportés au niveau des autorités centrales », a déclaré le coordonnateur SOS Information juridique multisectorielle, Il a ajouté que « nous sommes déjà dans le processus de la justice transitionnelle.
Les victimes veulent accéder non pas seulement à des réparations collectives mais aussi individuelles mais il y a un grand besoin en ce qui concerne le côté pénal. Elles veulent à ce que les présumés auteurs des crimes commis dans notre pays puissent être poursuivis pour ne pas perpétrés du jour au lendemain le cycle des crimes, avant de poursuivre que nous ne pouvons pas dire que nous avons recensé toutes les victimes mais c’est tout un processus.
Nous avons commencé par les sites comme Kanyola, Katogota dans le territoire de Kabare. Me Justin Bahirwe a, par ailleurs indiqué que nous pensons continuer vers Kasika, Bunyakiri, Minova et bien d’autres sites tels que répertoriés dans le rapport Mapping des Nations Unies du fait que le travail qui été fait est encore préliminaire. Les membres de notre ONG ont tablé sur la période de 1993, a-t-il dit, ajoutant que les crimes continuent à être perpétrés jusqu’à ce jour. C’est un travail qui a commencé à travers les députés provinciaux du Sud-Kivu. «Nous avons associé des députés nationaux parce que c’est un travail d’équipe. Nous ne pouvons pas avoir accès à des besoins réels relativement à tous les problèmes que connait l’Est de la RDC au niveau provincial sans associer les autorités coutumières qui sont les premiers témoins et les victimes qui sont les témoins directs », a fait savoir Me Justin Bahirwe. Pour lui, les acteurs de la société civile font un travail de mémoire et l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu est en train d’édicter un édit portant protection de tous les sites.
Les sites sont nombreux et s’ajoutent du jour au lendemain. Lorsqu’on parle des sites, on parle aussi de conservation des preuves. «Nous faisons de notre mieux à tous les niveaux pour que les victimes puissent aussi avoir toutes les preuves possibles qui pourraient être nécessaire prochainement lorsque les mécanismes de justice transitionnelle seront effectifs».
Les survivants consultés ont relevé dans ce cahier des charges un nombre d’orientations d’ordre spécifique à l’attention du gouvernement congolais. Ils estiment que les réponses en réparations doivent être adaptées et adéquates à leurs besoins réels. Pour sa part, le vice-ministre de la Justice Amato Bayubasire a recommandé d’examiner la possibilité de mener les consultations au niveau de toute la province pour que les besoins puissent être présentés. ACP/