Kinshasa 17 juin 2021 (ACP).- Un collectif d’ONG congolaises de défense des droits de l’homme salue l’investiture du nouveau procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan qui a pris officiellement ses fonctions après avoir prêté serment mercredi devant la Cour, à La Haye au Pays Bas.
Me Bruno Kalala, activiste au sein de l’ONG « Héritier de la justice (HJ) », membre du collectif qui s’est confié jeudi à l’ACP a indiqué que ce regroupement exhorte ce juriste de 51 ans qui avait été élu en février à New York par les États parties au Statut de Rome, à accorder une attention particulière à la situation préoccupante qui sévit à l’est de la RDC où l’on enregistre quotidiennement des exécutions sommaires et des massacres de toutes sortes. Il a indiqué que l’occasion est donnée à la Cour qui a la mission de juger des auteurs des crimes des guerres et ceux contre l’humanité d’agir.
L’activiste a rappelé à ce sujet que la procureure sortante, la gambienne Fatou Bensouda avait, en son temps, exprimé sa profonde préoccupation au sujet de nombreux rapports signalant une montée des violences graves depuis des années en Ituri, au Nord et au Sud Kivu en RDC. Cependant, dans le concret, aucun dossier n’avait été ouvert.
Ferme engagement d’œuvrer avec impartialité
L’avocat Karim Khan a déclaré dans son serment : « Je m’engage solennellement à remplir mes fonctions et à exercer mes pouvoirs de procureur de la Cour pénale internationale avec honneur, fidélité, impartialité et conscience ».
Il arrive à la tête de la CPI qui fait face, à l’heure actuelle, à une série d’échecs en prenant le relais de Fatou Bensouda arrivée au terme de son mandat de neuf ans, et dont les méthodes ont été fort critiquées, notamment pour ne s’être concentrée que sur des faits commis dans les pays en développement.
Il devra donc trouver une «occasion de réformer le tribunal», régulièrement critiqué notamment pour absence des réformes, pour les salaires élevés de ses juges et pour la lenteur de ses procédures.
Dans sa déclaration d’adieux, Fatou Bensouda a assuré que tout au long de son mandat, elle avait pris ses décisions « avec soin, mais sans crainte ni faveur. Même face à l’adversité. Même à un coût personnel considérable ».
La CPI et la RDC
La RDC a signé le Statut de Rome, texte fondateur de cette juridiction d’exception le 1er juillet 2002.Quelques Congolais ont déjà fait l’objet des procès à la CPI. Il s’agit notamment de Jean Pierre Bemba, Thomas Lubanga, Mathieu Ngudjolo, Germain Katanga déjà acquittés et Bosco Ntangada, actuellement en détention.
Fatou Bensouda avait succédé à l’Argentin Luis Moreno Ocampo avant de céder le bâton à Karin Khan.
Action pour la promotion et la défense des droits humains (APDDH), Arche de l’Alliance (AA), Droit de vie (DV), Carrefour des femmes (CF) et Initiative congolaise pour la justice et la paix (ICJP) figurent aussi sur la liste des ONG membres du collectif. ACP/Zng/MNI