Kinshasa, 11 avril 2025 (ACP).- Le Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a projeté, lors d’une cérémonie jeudi à Kinshasa, un documentaire retraçant les atrocités commises entre janvier et mars 2025 à Goma et Bukavu (Est de la République démocratique du Congo) suite à l’agression de l’armée rwandaise et ses supplétifs de l’AFC-M23.
« C’est un documentaire que le Mécanisme national de suivi (MNS) a monté sur le carnage, le martyre des femmes, enfants, artistes et de la population à l’Est de la République dé-mocratique du Congo, en particulier à Goma et à Bukavu, suite à la prise et à l’occupation de ces villes», a déclaré le Professeur Ntumba Luaba, Coordonnateur du Mécanisme national de suivi, dans son mot de circonstance, à l’ouverture de la cérémonie, qui s’est déroulée au Collège des Hautes études de stratégie et de défense (CHESD).
« Ce documentaire ne donne qu’un aspect de l’indicible, de l’indescriptible, d’une barbarie sans limite », a-t-il ajouté. Pour sa part, la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Yolande Elebe, a rendu hommage à la mémoire de tous ceux qui souffrent de l’agression rwandaise. « Aujourd’hui, nous nous sommes réunis non seulement pour projeter un film, mais pour rendre hommage à la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ont souffert, et qui souffrent encore, et de tous ceux qui ont perdu la vie à cause de cette barbarie qui a élu domicile à l’Est de notre pays par cette guerre injuste nous imposée par le Rwanda », a-t-elle dit dans son mot de circonstance. Et de renchérir : « ce documentaire (est) un nouveau rappel des conséquences dramatiques des conflits armés. Il illustre la nécessité d’une lutte continue pour la paix, pour la protection des plus vulnérables. La violence contre les femmes et les enfants est un fléau inacceptable, un acte traître, un crime odieux avec comme témoin le monde entier, et qui ne peut être toléré par aucune société qui se veut juste et équitable ».
Pour la ministre Elebe, ce documentaire est un plaidoyer urgent pour la justice et la réparation en faveur des victimes. « Un plaidoyer pour l’arrestation des commanditaires. Il est essentiel de ne jamais oublier la souffrance endurée par nos concitoyens et d’ériger une barrière contre l’oubli », a-t-elle plaidé, précisant que « l’oubli est l’ennemi silencieux et très incisif de la justice, car il passe sous silence les atrocités commises».
Enfin, Yolande Elebe a rappelé, à cette occasion, l’importance de l’art et du documentaire dans la conservation de la mémoire collective et dans la mobilisation. « En tant que ministre de la Culture arts et patrimoine, à la tête de ce ministère qui est le ministère gardien du souvenir et du devenir, je tiens à rappeler l’importance de l’art et du documentaire comme un outil puissant de sensibilisation et de mobilisation. Ils nous aident à comprendre notre histoire, à partager nos buts, à forger notre identité collective. Ils témoignent également de notre résilience face à l’adversité », a indiqué Mme Elebe.
ACP/C.L.