Un tribunal tchadien condamne 12 personnes pour avoir mobilisé des manifestants contre un 6 ème mandat du président Déby

 Kinshasa, 13 février 2021 (ACP).- Douze personnes parmi les quatorze  arrêtées samedi dernier pendant qu’elles manifestaient contre un sixième mandat du président Idriss Déby, ont été jugées vendredi 12 février et condamnées à trois mois de prison avec sursis, ont rapporté samedi les médias locaux, ajoutant que les deux autres ont été relâchées pour infraction non constituée.

Ils étaient 14 à comparaître au total, pour notamment coups et blessures volontaires, trouble à l’ordre public, destruction et extorsion de biens publics. Mais la trésorière du parti Les Transformateurs, Fatimé Soumaïla, et un étudiant, ont été relaxés.

Les 12 autres ont eux été condamnés pour avoir bravé l’interdiction de manifester samedi dernier, en réaction à la désignation d’Idriss Déby comme candidat à un nouveau mandat. Parmi eux, le secrétaire général de la Convention tchadienne des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou. Son organisation a dénoncé un jugement politique sans base légale.

Au cours de l’audience qui a duré dix heures, les avocats, plus nombreux que les prévenus, ont ciblé sans relâche le parquet. Les auditions de tous les prévenus se sont passées sans l’assistance des avocats. Ce qui doit entraîner une nullité de la procédure ont-ils insisté.

Ils ne seront suivis par les juges ni sur cet argument, ni sur le fait que manifester en dépit d’une interdiction n’est pas un délit. Le tribunal a requalifié les faits en délit d’attroupement non armé et condamné douze prévenus à trois mois de prison avec sursis.

Me Laguerre Djerandi, un des avocats des prévenus, a indiqué à la presse qu’ils allaient faire appel, notant que le combat n’est pas fini. On va revenir devant la cour d’appel et on espère qu’on obtiendra une infirmation pure et simple de cette décision.

Réfugié dans le périmètre de l’ambassade des Etats-Unis depuis samedi, le leader des Transformateurs Succès Masra qui conditionnait son départ des lieux à la libération de ses compagnons, les a rejoints en début de soirée. «Soit il y a quelque chose à reprocher et alors moi premier parmi les premiers, devrait être touché par cela. Et cela montre qu’on est plus dans un procès judiciaire mais dans un procès politique.» ACP/CL/KJI

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