Kinshasa, 20 avril 2023 (ACP).- L’analyse de la guerre de l’Est et la place de la République démocratique du Congo(RDC) dans la géopolitique mondiale de 2023, ont été évoquées dans une conférence débat co-animée, mercredi, à l’Université de Kinshasa, par le ministre de la Communication et un professeur de cet Etablissement, a constaté l’ACP. « Nous avons partagé les problèmes que nous avons actuellement avec la guerre dans l’Est. Nous avons expliqué les différents fronts sur lesquels nous sommes engagés, à savoir les fronts médiatique, militaire, diplomatique, judiciaire et voire même économique pour que les étudiants comprennent ce qui se passent dans l’Est, Ajoutant, qu’ils sont concernés au même titre que nous qui sommes au gouvernement, ainsi que les militaires qui sont engagés au front », a expliqué le Ministre Muyaya, lors de son intervention dans cette conférence initiée par le Café Juridique, une association de l’UNIKIN. A l’Université de Kinshasa, il était également question de sensibiliser les étudiants pour qu’ils s’approprient la guerre avec le Rwanda ; et Patrick Muyaya a profité de cette occasion pour présenter la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC dominée par l’agression rwandaise déguisée en pseudo-rébellions depuis l’AFDL, le RCD, le CNDP et le M23, causant des milliers des morts et des déplacements massifs des populations civiles. Le Rwanda qui agit à travers ces différentes rébellions, fonde son argumentaire sur le fait qu’il veut assurer la protection des communautés Tutsi, la revendication sur le non-respect de l’Accord du 23 mars 2013 et la récupération des terres rwandaises en RDC, a-t-il dit. Le ministre Muyaya a balayé ces arguments, expliquant que les vraies motivations de cette « guerre injuste » dont la RDC est victime se trouveraient ailleurs et particulièrement dans le pillage des ressources minières congolaises. C’est pourquoi, le gouvernement est engagé dans les différents fronts évoqués ci-haut pour mettre fin à cette guerre d’agression, « non seulement aves les armes mais aussi avec des mots », a-t-il souligné.
Les tracées des frontières RDC-Rwanda
Le Pr Tshibangu Kalala, a effectué, quant à lui, un survol historique sur les tracées des frontières de la République Démocratique du Congo depuis l’Etat indépendant du Congo (EIC), à sa dénomination officielle actuelle, en passant par le Congo Belge sous la colonisation, précisant que les puissances occidentales présentes à la Conférence de Berlin de 1885 n’ont jamais traité sur cette question.

Par ailleurs, il a fait remarquer que l’issue de cette guerre aura un impact sur la gestion de notre pays sur le plan géopolitique, parce qu’en ce moment il y a une compétition entre les pays. Et la République démocratique du Congo en tant que « pays solution » en terme des minerais et de changement climatique, représente un enjeu majeur sur le plan géopolitique. Ainsi, le Pr TshibanguKalala a lancé un défi affirmant qu « un État digne de ce nom n’a pas d’amis ni d’ennemis, si ce n’est que ses intérêts vitaux à défendre. Le monde d’aujourd’hui est dominé par la lutte pour les intérêts vitaux. Nous devons définir nos intérêts vitaux, les défendre et nous mobiliser pour être efficace ». Auparavant, le recteur de l’Université de Kinshasa, dans son mot d’ouverture, a salué la présence du Ministre de la Communication et médias qu’il considère comme le premier orateur de la République Démocratique du Congo pour parler de la problématique de l’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo. ACP/