Kinshasa, 27 octobre 2022 (ACP).- Le chef de travaux Christian Katsuva Thaunza a soutenu mercredi à l’Université pédagogique nationale (UPN) une thèse de doctorat en sciences de gestion intitulée « Comptabilisation des actifs biologiques : cas des exploitations agro-pastorales du territoire de Masisi dans la province du Nord- Kivu (2016-2019) ».
« Au regard de ces questions, j’ai émis les hypothèses selon lesquelles la comptabilisation des actifs biologiques dans les exploitations agro-pastorales de Masisi n’est pas conforme aux prescrits du Syscohada révisé », a indiqué le récipiendaire qui s’est préoccupé de répondre à la question principale de savoir si cette comptabilisation répondait aux prescrits du Syscohada révisé, tout en soulevant des questions spécifiques, notamment sur l’appui aux pièces justificatives appropriées des écritures comptables dans les exploitations agro-pastorales.
De même, ces écritures comptables ne sont pas pour la plupart appuyées par les pièces justificatives appropriées, et que les facteurs qui empêchent la bonne tenue de la comptabilité des actifs biologiques dans les exploitations agro-pastorales de Masisi, sont internes et externes.
L’impétrant a, en outre, soulevé les hypothèses relatives au bas niveau d’études du personnel comptable dans les exploitations de Masisi et la rareté des titres fonciers remplacés par la coutume.
Pour le respect des normes Syscohada révisées en 2017
Par ailleurs, cette thèse a suggéré de respecter les normes du Syscohada révisé en 2017, qui, cette fois, intègrent clairement la question de la comptabilisation des actifs biologiques afin que ces derniers possèdent des comptes bancaires dans les institutions financières pour en bénéficier.
Il est également question pour lui, « d’engager et former les comptables qui seront amenés à appliquer le système comptable OHADA en vigueur en RDC depuis 2014 et surtout appliquer les dispositions du Syscohada révisé ».
Cette thèse a aussi préconisé de ne pas se contenter des documents délivrés par les chefs coutumiers, mais plutôt solliciter les certificats d’enregistrement ou les contrats pour les exploitations mais aussi revaloriser les pièces justificatives.
A l’Etat congolais, M. Katsuva a suggéré de mieux encadrer les exploitants agro-pastoraux et encourager leurs associations particulièrement l’« ACOGENOKI » qui semble être en faillite, d’assurer la paix dans cette entité et même partout dans le pays où il y a l’insécurité car les activités agro-pastorales, selon lui, en dépendent.
Cette thèse s’inscrivant dans le contexte de comptabilité agricole, présente un grand intérêt de recherche en sciences de gestion, plus particulièrement à la lumière des enjeux du développement durable.
Par ailleurs, les professeurs Seblon Mpereboye Mpere et William Mbuyamba Kalambayi, respectivement promoteur et co-promoteur de cette thèse, ont salué cette étude qui vient trancher entre les deux thèses qui semblent s’opposer, en l’occurrence, la thèse de Gray (2010) selon laquelle il est rare voire quasiment impossible de trouver des comptabilités environnementales, notamment dans la perspective de la durabilité forte, et celle de Yulia Altukhova (2013) qui affirme que l’on trouve dans le domaine agricole, des exemples de comptabilité qui sont de véritables comptabilités environnementales répondant aux enjeux de la durabilité forte.
Le secrétaire général académique de l’UPN, le Pr Mubedi Ilunga, représentant de la rectrice à cette séance académique, a finalement conféré au chef de travaux Christian Katsuva, le grade de docteur en sciences de gestion avec la mention « grande distinction ».
ACP/ODM/JLL/KAI