Une thèse sur les stratégies pragmatico-énonciatives des discours du pouvoir et de l’opposition

Kinshasa,  31 janvier 2021(ACP).- Le chef de travaux Blaise Bulele Kwakombe a été proclamé samedi, à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) docteur en lettres et civilisation françaises avec la mention grande distinction, à l’issue de la soutenance publique d’une thèse de doctorat intitulée «Les stratégies pragmatico-énonciatives des discours du pouvoir et de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2011 en RDC».

Cette thèse a tenté de répondre aux principales questions : «que recherche tout candidat en période électorale ?», «à quelles stratégies discursives recourent le candidat de la majorité présidentielle et celui de l’opposition politique pour conserver ou conquérir le pouvoir lors de la campagne électorale  présidentielle de 2011 ?» et comment chacun s’y prend–il pour «matérialiser ces stratégies ?».

Le récipiendaire a affirmé avoir détecté en premier lieu, trois stratégies communes : la disqualification, l’auto-revalorisation  et l’implication.

Ce choix stratégique, a-t-il dit, se justifie à son avis, par le fait que les discours du pouvoir et de l’opposition ont été orientés vers la conquête du pouvoir dont au regard des formes linguistiques qui ont soutenu ces stratégies communes dévoilées selon lui, sont les plus efficaces pour une campagne électorale.

Blaise Bulele Kwakombe a soutenu en  deuxième lieu, malgré le rapprochement thématico-spatio-temporel, chaque candidat a tout de même recouru à trois stratégies spécifiques.

«Pour Joseph Kabila, l’analyse a identifié les stratégies d’autosatisfaction a priori, d’autodéculpalisation et d’autoévaluation positive. Par contre, Etienne Tshisekedi a recouru, particulièrement, aux stratégies d’auto-crédibilisation, démarcative et critico-prospective», a fait savoir l’impétrant.

Nécessité de donner au pays toutes les chances de se reconstruire

Le récipiendaire a souligné la nécessité de donner au pays toutes les chances de se reconstruire et de permettre au peuple congolais de se choisir souverainement chaque fois ses dirigeants au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles.

La campagne électorale selon lui, ne doit  pas être une compétition pour le pouvoir, mais d’un peuple à gérer, d’une société à reconstruire et dont il faut sauvegarder les intérêts vitaux.

Dans cette perspective, a-t-il poursuivi, la politique apparait comme l’ « art du compromis» afin de contourner les radicalismes destructeurs.

«Le gagnant n’est pas ici vainqueur triomphaliste, mais un vainqueur rassembleur pour éviter les régionalismes, les tribalismes, les ethnicismes  qui déchirent souvent notre unité nationale et conduisent à la fameuse balkanisation», a indiqué le récipiendaire.

La politique doit être en principe fondée sur la construction de l’avenir, en envisageant la société comme une œuvre d’art à améliorer, à perfectionner progressivement et mettant en exergue les valeurs fondamentales notamment de probité morale, le sens élevé de l’honneur subjectif, l’oubli de soi, l’abnégation, le respect des biens publics, la tolérance, le respect mutuel, etc.

L’instance suprême de contrôle, a-t-il conclu, demeure le peuple, éclairé par trois choses : l’éducation, les médias et l’élite ou les leaders d’opinion de tout bord.

Les professeurs Matangila Ibwa et Musuasua Musuasua ont été respectivement promoteur et co-promoteur de cette thèse tandis que la séance académique a été présidée par le secrétaire général administratif de l’UNIKIN, le Pr Godefroid Kabengele Dibwe. ACP/CL/May

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