Kinshasa, 20 avril 2025 (ACP).-Les causes et les conséquences d’échecs des programmes nationaux de 1960 à 2023 ont été analysées dans une thèse de doctorat soutenue samedi à l’Université pédagogique nationale (UPN) à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
« S’agissant de l’objectif principal, ce travail vise à comprendre et à expliquer les causes à la base des échecs récurrents des exécutions des programmes nationaux en République démocratique du Congo de 1960 à 2023 et en proposer les pistes de solution », a déclaré le chef de travaux Emmanuel Mbongo Mbuli, auteur de la thèse.
La thèse intitulée « Mentalité politique et développement en République démocratique du Congo. Analyse des causes et conséquences des échecs des programmes nationaux de 1960 à 2023 », a également visé d’identifier les déterminants pathologiques à la base des échecs de la reconstruction et du développement du pays de 1960 à 2023 et de mettre en lumière les indicateurs sociaux des échecs des programmes nationaux pendant cette période.
Pour le récipiendaire, la mentalité politique des dirigeants congolais a conduit à l’échec du développement de la RDC parce qu’elle serait caractérisée par « une mentalité politique de sous-développement, elle-même nourrie par les enjeux endogènes et exogènes ».
« Par enjeux endogènes, nous entendons la mauvaise gouvernance, l’esprit de lucre, la corruption, l’enrichissement rapide et facile, le tribalisme, le népotisme, le clientélisme politique, le manque du patriotisme et autres », a expliqué le chef de Travaux Emmanuel Mbongo.
« Tout ceci plante le décor pour une mentalité politique de sous-développement ne pouvant pas favoriser la réalisation de différents programmes nationaux de 1960 à 2023 », a-t-il signifié.
Le récipiendaire a également évoqué des enjeux exogènes, qui prennent corps dans la dépendance des dirigeants politiques vis-à-vis des puissances politiques et économiques occidentales qui sont déterminantes dans les alternances politiques en Afrique, en général et en RDC, en particulier. Cela étant, a-t-il soutenu, du fait qu’ils ont des comptes à rendre à leur source du pouvoir.
Et de noter que les indicateurs sociaux des échecs des programmes de développement en RDC seraient multiples parmi lesquels la pauvreté de la population, l’insécurité, les conflits armés à répétition, la détérioration du tissu économique, le népotisme…
Des pistes de solution

Le chef de Travaux Emmanuel Mbongo a indiqué que pour que la RDC puisse garantir ou asseoir dans les esprits, surtout de ses dirigeants politiques au pouvoir, une mentalité de développement, il faudrait que l’appareil judiciaire soit réhabilité et indépendant dans son fonctionnement. Pour lui, la sanction sévère des malfaiteurs au sommet de l’Etat et dans tous les postes de responsabilité permettrait de rompre avec la mentalité de l’impunité, condition sine qua none pour la reconstruction et le développement de la RDC. Mais, de son avis, la sanction positive pour les bons gestionnaires des établissements publics serait un encouragement à perdurer dans l’excellence.
Le chef de travaux Emmanuel Mbongo a, par ailleurs, proposé dans cette dissertation doctorale, le processus de déminage mental marqué par une mentalité fondée sur la bonne gouvernance dont les indicateurs sont notamment la citoyenneté, l’Etat de droit, la démocratie participative, la transparence dans la gestion des affaires publiques, la méritocratie, le dévouement et l’efficacité de l’appareil judiciaires.
Le chef de travaux Mbongo a noté que l’exécution des nombreux programmes de développement élaborés n’a pas été à la hauteur des attentes de la population. Pour lui, les programmes nationaux dénommés « Retroussons les manches », « Objectif 80 », « Service national », « Cinq chantiers de la République », « La Révolution de la modernité », « Tshilejelu », « 100 jours de la République », et « Le Programme de Développement Local », qui est en marche, ont été savamment élaborés, mais dont l’exécution n’a pas été au rendez-vous à cause d’une mentalité politique caractérisée par la jouissance, la prédation, l’amateurisme, l’anomie, la textophobie, l’esprit de lucre, le manque de patriotisme, le népotisme, la corruption, la mauvaise gouvernance et le clientélisme.
ACP/C.L.