Kinshasa 29 mai 2022(ACP).- La rectrice de l’Université pédagogique nationale (UPN), le Pr Anastasie Masanga Maponda, a conféré samedi, au chef de travaux Séverin Bamany Mobely, le grade de docteur en lettres et civilisation françaises, à l’issue de la soutenance publique d’une thèse de doctorat intitulée : «Convergences et divergences scripturales et thématiques dans l’œuvre romanesque de Charles Djungu-Simba Kamatenda et de Prosper Gubarika wa Mudi-wamba Vanella : approches stylistique et sociocritique ».
Le récipiendaire s’est proposé dans cette étude de littérature qui lui a valu la mention «la plus grande distinction », d’examiner les principales orientations formelles et thématiques qu’ont épousées ces deux écrivains congolais dans leurs œuvres.
« Romanciers, congénères, amis, professeurs de littératures francophones et critiques littéraires, a-t-il indiqué, nous les avons lus et avons relevé des éléments des éléments de similitude et de dissemblance aussi bien au plan de l’écriture qu’à celui des thèmes qu’ils développent ».
Vivant dans la société congolaise, a-t-il poursuivi, ils observent la dynamique de celle- ci en peignent de réalités que vivent tous les Congolais au quotidien.
Chacun de ces romanciers a choisi son style nourri d’expressions propres en se servant d’un même cadre spatial qu’est la RDC et d’un cadre temporel à savoir : la période post coloniale africaine.
L’impétrant a révélé plusieurs divergences et convergences de ces deux écrivains à travers leurs romans sur les plans stylistique, lexical et thématique.
Chez Charles Djungu-Simba, a-t-il soutenu, « nous relevons l’usage de la technique du camouflage dans ses trois premiers romans où il dénonce les abus du pouvoir pendant la deuxième République et donc les tares de la politique néocolonialiste ».
Cependant, dans « La Mangeoire, roman à tendance méliorative, visant la réconciliation entre belligérants lors du règne du Président Joseph Kabila , a-t-il expliqué, l’auteur use du réalisme spatio-temporel dans la mesure où il préconise l’avènement du « Grand soir »chez Karl Marx.
L’idéologie de Charles Djundu-Simba s’appuie sur la prédilection politique tandis que celle de Prosper Gubarika est centrée vers la considération qu’il a de la femme, de l’enfant, de la patrie et de la spiritualité.
Pour ce dernier, a-t-il fait savoir, la technique du camouflage est également de mise au plan spatio-temporel, étant donné que l’auteur dénonce les méfaits d’un pouvoir encore en place entre 2016 et 2017 pendant que paraissent ses romans, malgré quelques allusions à la deuxième République et bien que recourant aux caractéristiques des œuvres réalistes.
Un apport important dans la promotion de la littérature africaine et congolaise
Le promoteur de cette thèse, le Pr Clémence Kasinga Ngwos et d’autres membres du jury, les professeurs Lema wa Lema, François Nlandu, Marc Mvwama, Homère Tukunda, Evariste Lusala et Jean-Paul Yawudi, ont salué l’originalité de cette thèse qui selon eux, est un véritable apport dans la littérature africaine et congolaise, se fondant sur des productions scientifiques des auteurs congolais.
Cette recherche fait également un appel à la prise de conscience collective et individuelle pour certaines questions du développement.
Ce travail intellectuel a aussi développé dans la littérature, des approches stylistiques et sociocritiques.
Selon Séverin Bamany, « j’ai découvert une mine de littéralité, d’esthétique et d’écrits dans ces romanciers , je recommande à ce qu’on lise les œuvres littéraires que nos écrivains congolais écrivent pour mieux vendre la culture congolaise et conscientiser la population sur les maux qui rongent la société , en proposant des voies de sortie». ACP/RNL/KJI/Lys