USA-Israël : la protection des civils à Gaza au centre des échanges

 

Kinshasa, 10 janvier 2024 (ACP).- Les questions liées à la protection des civils, des infrastructures ainsi que l’acheminement d’aide humanitaire à Gaza ont été au centre des échanges entre le secrétaire d’Etat américain et les responsables israéliens à  Tel Aviv, a-t -on appris mercredi de l’agence Chine nouvelle.

« La nécessité d’éviter de nouvelles souffrances pour les civils et de protéger les infrastructures civiles à Gaza préoccupe les Etats – Unis ; c’est ainsi que nous demandons aux états d’intensifier les efforts en cours afin de libérer tous les otages restants, ainsi que de renforcer la quantité d’aide humanitaire apportée aux civils à Gaza », a déclaré Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain.

La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les attaques israéliennes contre Gaza, où le nombre de morts a dépassé les 23.000, tandis qu’environ 2 millions de personnes ont été déplacées dans un contexte de grave crise humanitaire.

Lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, M. Blinken a également réaffirmé le soutien des Etats-Unis au droit d’Israël à empêcher que les attaques du 7 octobre ne se reproduisent.

« Le secrétaire a réaffirmé la nécessité d’assurer une paix durable pour Israël et le reste de la région, notamment par la création d’un Etat palestinien », selon la source.

Le cabinet de guerre israélien a rejeté la demande de M. Blinken d’autoriser les civils à rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, affirmant que cela ne serait possible qu’après que le Hamas aura libéré tous ses otages. Le cabinet a cependant approuvé la demande américaine d’autoriser une délégation des Nations Unies à visiter le nord de la bande de Gaza.

M. Blinken a également rencontré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le cabinet de guerre israélien à Tel Aviv.

M. Gallant a déclaré que les opérations menées dans la région de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, allaient « s’intensifier et se poursuivre jusqu’à ce que la direction du Hamas ait été repérée et que les otages israéliens soient rentrés chez eux sains et saufs ».

M. Blinken est arrivé en Israël mardi dernier après s’être rendu en Turquie, en Grèce, en Jordanie, au Qatar, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite. Mercredi, il se rendra à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas avant son départ pour le Caire.

Cette visite constitue le quatrième voyage de M. Blinken en Israël depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre de l’année dernière.

La sécurité en mer Rouge doit être assurée sans nouvelle guerre, selon un ministre italien

« Les attaques des Houthis du Yémen contre les navires de la mer Rouge doivent être stoppées sans déclencher une nouvelle guerre », a déclaré mercredi Guido Crosetto, ministre italien de la Défense, alors que la milice multiplie les attaques contre les navires commerciaux.

Les forces américaines et britanniques ont abattu 21 drones et missiles tirés par les Houthis mardi dernier en direction des voies maritimes internationales de la mer Rouge, a indiqué le Commandement central de l’armée américaine, ajoutant qu’il s’agissait de la 26ème attaque de ce type des Houthis depuis le 19 novembre dernier.

« C’est un problème énorme, c’est une conséquence d’autres foyers (de guerre). Je ne voudrais pas ouvrir un troisième front de guerre en ce moment », a déclaré M. Crosetto, en référence aux conflits actuels en Ukraine et à Israël.

Lancement d’une campagne de démocrates pour les minorités aux États-Unis

En outre, le président américain Joe Biden a officiellement commencé à battre campagne pour les élections de novembre 2024. L’occasion de dénoncer le suprématisme blanc et de tenter de regagner les faveurs des électeurs issus des minorités.

Le camp démocrate s’inquiète de plus en plus de leur éloignement. M. Biden a lancé mardi dernier une campagne visant particulièrement les Noirs, Latinos et Asiatiques, à dix mois du vote.

Tous les sondages en font le constat. Avant même que bon nombre d’électeurs musulmans ne s’éloigne de Joe Biden à cause de son soutien à Israël dans la guerre à Gaza, beaucoup d’électeurs noirs, latinos et asiatiques s’étaient détournés de lui ces derniers mois. État de l’économie, échec à alléger la dette étudiante, voire mauvaise gestion des feux de forêts ; chaque communauté a accumulé les rancœurs contre le camp démocrate mais tout n’est pas sombre, veut leur répondre le parti. 

Sous l’acronyme « POWER », cette campagne de grande ampleur veut regagner ces votes cruciaux, notamment dans des circonscriptions perdues au profit des républicains il y a deux ans, comme à New York. Enquêtes de terrain, campagne dans plusieurs langues (anglais ou coréen, par exemple), l’enjeu est de convaincre cet électorat du bienfait des réformes menées en faveur de leur pouvoir d’achat ou des efforts pour protéger leurs droits fondamentaux, face aux menaces du camp républicain.

Trente-cinq millions de dollars seront engagés dans un premier temps pour une campagne lancée dix mois avant le vote. Une réponse au reproche souvent fait au parti de ne venir s’intéresser au soutien des minorités que dans les dernières semaines de campagne. Comme s’il lui était acquis.

Une rencontre Abbas-Blinken en Cisjordanie

Aussi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, mercredi, en Cisjordanie, territoire occupé par Israël.

Au cours de cette rencontre, M. Blinken s’est engagé à promouvoir des réformes en matière de gouvernance, dans le cadre des initiatives américaines visant à mobiliser la région en faveur des plans post-conflit pour Gaza, notamment en soutenant l’établissement d’un État palestinien.

M. Blinken a affirmé avoir obtenu des engagements de nombreux pays de la région pour soutenir la reconstruction et la gouvernance de Gaza après le récent conflit entre Israël et le Hamas. 

Il a souligné la possibilité d’une normalisation israélo-arabe plus étendue, conditionnée à l’avancement vers la création d’un État palestinien.

Cependant, cette approche se heurte à des obstacles substantiels. Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’oppose fermement à la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. 

De plus, les dirigeants palestiniens, considérés comme autocratiques et soutenus par l’Occident, manquent de légitimité aux yeux de nombreux palestiniens.

Par ailleurs, les États-Unis se sont opposés à la plainte de l’Afrique du Sud pour génocide contre Israël devant la Cour pénale internationale, dont les audiences débuteront jeudi. 

John Kirby, porte-parole de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA), a qualifié l’affaire de « sans fondement » dans une déclaration vidéo.

ACP/KKP

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