Vatican : le cardinal américain Robert Francis Prevost élu 267ème Pape

Kinshasa, 8 mai 2025 (ACP).- Le cardinal américain Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, a été élu 267ème pape jeudi, sous le nom de Léon XIV, au deuxième jour du conclave dans la chapelle Sixtine dans la cité du Vatican.

« Habemus papam ! », « Nous avons un pape ! », a annoncé le cardinal français Dominique Mamberti.

« Je voudrais remercier le pape François, et aussi les cardinaux qui m’ont élu. Je suis un fils de Saint-Augustin », a déclaré pour sa part le nouveau pape.

Prenant la parole pour la première fois, le nouveau Pape Léon XIV a lancé un appel de paix à tous les peuples en ces termes : « chers frères et sœurs, j’aimerais que ce salut de paix puisse entrer dans vos cœurs, dans vos familles. Je m’adresse à tous les peuples, à la terre entière : que la paix soit avec vous ! ».

L’ancien cardinal américain naturalisé péruvien a ainsi placé son apostolat sous le signe du dialogue et de la paix, lors de ce premier message urbi et orbi (À la ville et au monde) prononcé au Vatican. Il a, en outre, appelé à construire des ponts à travers le dialogue, à aller de l’avant sans peur, « unis main dans la main avec Dieu et entre nous ».

« Dieu vous aime tous et le mal ne gagnera pas. Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Nous devons être unis, main dans la main, avec Dieu, ne pas avoir peur. Nous devons aller de l’avant. Le Christ nous a précédés, le monde a besoin de sa lumière », a dit le Pape Léon XIV.

Le nouveau pape Léon XIV, né Robert Francis Prevost le 14 septembre 1955 à Chicago, aux Etats-Unis d’Amérique, a été créé cardinal le 30 septembre 2023 par son prédécesseur, le pape François, qui l’avait auparavant nommé pour succéder au cardinal Ouellet à la tête du Dicastère (Ministère) pour les évêques. Membre de l’ordre de Saint Augustin, il a été en poste au Pérou entre 1985 et 1998, puis exercé des responsabilités à la maison-mère de son ordre à Rome de 2001 à 2013, avant d’être nommé évêque du diocèse de Chiclayo (Pérou).

Parcours et vie sacerdotale

Robert Francis Prevost est entré au noviciat de l’Ordre de Saint-Augustin (OSA) en 1977 et a prononcé ses vœux solennels en 1981. Il est titulaire d’une licence en mathématiques de l’Université Villanova en 1977, d’une maîtrise en théologie de l’Union théologique catholique de Chicago, ainsi que d’une licence et d’un doctorat en droit canonique du Collège pontifical Saint-Thomas d’Aquin à Rome. Sa thèse de doctorat portait sur « Le rôle du prieur local dans l’Ordre de Saint-Augustin ».

Sa carrière dans l’Église a été marquée par des rôles et des réalisations marquants. Après son ordination sacerdotale en 1982, Prevost rejoint la mission augustinienne au Pérou en 1985 et sert comme chancelier de la prélature territoriale de Chulucanas de 1985 à 1986.

Il a passé les années 1987 et 1988 aux États-Unis comme curé des vocations et directeur des missions de la province augustinienne de Chicago, avant de retourner au Pérou. Pendant les dix années suivantes, il a dirigé le séminaire augustinien de Trujillo et enseigné le droit canonique au séminaire diocésain, où il était également préfet des études. Il y a également exercé d’autres fonctions, notamment celles de curé, d’officiant diocésain, de directeur de la formation, de professeur de séminaire et de vicaire judiciaire.

En 1999, il est retourné à Chicago et a été élu prieur provincial de la province « Mère du Bon Conseil » de l’archidiocèse. Deux ans et demi plus tard, il a été élu prieur général de l’Ordre des Augustins et a exercé deux mandats jusqu’en 2013.

En 2014, il est retourné au Pérou lorsque le pape François l’a nommé administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo. Il a été élevé au rang d’évêque de Chiclayo en 2015.

Durant cette période, il a également été vice-président et membre du Conseil permanent de la Conférence épiscopale péruvienne de 2018 à 2023. Pendant cette période, les évêques péruviens auraient joué un rôle important pour assurer la stabilité institutionnelle lors des crises politiques successives qui ont conduit au renversement des présidents successifs.

En 2020 et 2021, Prevost a été administrateur apostolique de Callao, au Pérou. Le pape François a nommé Mgr Prevost préfet du Dicastère pour les évêques en janvier 2023, le chargeant ainsi de la sélection des évêques.

Plus tard dans l’année, le 30 septembre 2023, il l’a élevé au rang de cardinal. Pendant ses premiers mois en tant que préfet, Mgr Prevost est resté discrètement présent dans les médias, mais il était apparemment apprécié pour son sens de l’écoute et sa maîtrise des dossiers.

Avant son élection comme pape, le cardinal Prevost était membre de sept dicastères du Vatican ainsi que de la Commission pour le gouvernement (Governatorato) de l’État de la Cité du Vatican. Ce qui témoigne de la confiance que le pape François lui accordait et de l’importance qu’il accordait à ses compétences administratives, selon Vatican news.

Réactions

« J’ai retenu quatre points saillants dans le discours du nouveau Pape Léon XIV », a analysé auprès de l’ACP le théologien et fonctionnaire international à Genève, originaire de la République démocratique du Congo, le professeur Elangi Botoy.

« D’abord, le nouveau Pape a mis l’accent sur la paix qui, aujourd’hui, est menacée notamment par la tentation du retour aux +grands empires+ qui mettent le monde en péril (surtout à cause de la guerre en Ukraine). Ensuite, il a insisté sur une Église missionnaire et synodale qui devrait mettre l’accent sur la propagation de l’Évangile (à noter que le nouveau Pape est augustinien) », a-t-il ajouté.

« Puis, en choisissant de porter le nom de Léon XIV, il va perpétuer la mission du Pape Léon XIII qui, en droit canon, est considéré comme l’initiateur de la doctrine sociale de l’Église. Il sera ainsi le défenseur des pauvres. Selon le professeur Jean-Robert Bonenge (professeur aux États-Unis), théologien et philosophe, le nouveau Pape serait alors en porte-à-faux avec les pouvoirs politiques qui négligent souvent le bas peuple. Il ne sera donc pas tendre avec eux », a expliqué le professeur Elangi Botoy.

« Enfin, il a insisté sur l’érection de ponts entre les peuples, et donc il a prôné les relations interculturelles qui constituent un gage pour la construction d’un monde de paix et de fraternité entre tous les hommes et femmes de notre planète », a-t-il conclu. ACP/C.L.

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