Violences : 6 millions de déplacés enregistrés dans l’Est troublé de la RDC (OIM)

Kinshasa, 24 août 2023 (ACP).- 6,1 millions de déplacés ont été enregistrés à la mi-juillet 2023 par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et au Tanganyika, provinces de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a appris jeudi l’ACP de cet organisme. « (…) 6,1 millions de personnes sont actuellement déplacées, soit la plus grande population déplacée de l’Afrique. Entre le début du mois de juin et la mi-juillet 2023, de nouvelles vagues de violence ont resurgi avec des attaques du M23 dans trois groupements : Bukombo (Rutshuru), Bashali Mokoto et Bashali Kaembe (Masisi). Cette résurgence de la violence a exacerbé la situation sécuritaire et les défis humanitaires, notamment dans les zones affectées », a fait savoir le chargé de  presse de l’OIM en RDC, Daco Tambikila, dans un rapport de cet organisme international sur la situation dans l’Est du pays, au mois de juillet 2023.  « Au Nord-Kivu, le territoire de Masisi est le plus touché, accueillant 30% des personnes déplacées par la crise du M23, suivi par Lubero et Rutshuru 18% chacun, Nyiragongo et Goma 17 et 11%, respectivement, et enfin le territoire de Walikale avec 1%. Le nombre de personnes déplacées dans ce cycle d’évaluation montre une baisse de 225.874 (27%) par rapport  aux données cumulées de l’évaluation menée du 17 juin au 25 juin 2023, au terme de laquelle 838. 947 personnes déplacées avaient été signalées », a précisé le rapport. Les résultats des évaluations montrent également une augmentation de la tendance au retour avec 190.482 personnes retournant seulement en juillet 2023, en plus des 552.417 enregistrées lors de l’évaluation précédente, a relevé Daco Tambikila. La RDC continue  de faire face à de multiples conflits (conflits armés, conflits interethniques et autres), catastrophes et épidémies qui ont provoqué  des déplacements de la population ainsi que l’une des crises les plus complexes et les plus persistantes au monde. Parmi ces conflits, l’on cite notamment la rébellion dite « Kamwina Nsapu », à l’origine des déplacements, de 2016 à 2017, de la population des provinces de l’ Espace Kasaï, au centre de la RDC,  ainsi que  la milice « Enyele » à l’Ouest du pays, dans la province de l’Equateur, à la frontière avec la République du Congo. Non loin de la capitale, Kinshasa, il y a le conflit Teke-Yaka et la milice Mobondo qui ont sévi, depuis juin 2022, dans le territoire de Kwamouth, province de Mai-Ndombe

Élaboration d’un plan opérationnel de 1,53 milliards

Par ailleurs, Daco Tambikila a rappelé que cette situation a conduit à une déclaration d’urgence à grande échelle dans le pays et à l’élaboration d’un plan opérationnel de 1,53 milliard de dollars, pour apporter une réponse multisectorielle urgente aux personnes déplacées internes (PDI), aux rapatriés, aux réfugiés et aux communautés affectées. Les besoins des PDI comprennent l’accès à la nourriture, aux abris, à l’eau, hygiène et assainissement, ainsi qu’aux soins de santé primaires.

Ces besoins humanitaires s’inscrivent dans un contexte de besoins aigus et d’infrastructures inadéquates, où la demande d’assistance dépasse l’aide actuellement fournie par les acteurs humanitaires, a souligné M. Tambikila. L’OIM, en tant que co-coordonnateur du groupe sectoriel de la coordination et de la gestion des camps (CCCM), et en tant que l’un des principaux prestataires de services dans les activités de gestion des camps, assure un accès équitable à l’assistance, à la protection et aux services pour les personnes déplacées à l’Est du pays, a martelé l’assistant de communication de l’OIM/RDC. Au cours de la période considérée, l’OIM en RDC a continué à gérer 78 sites de déplacement, dont 44 sites en Ituri, 19 au Nord-Kivu et 15 au Tanganyika, accueillant au total 344 976 personnes dans les trois provinces.  En juillet 2023, l’OIM a mené des activités de vérification et de documentation dans 44 sites de déplacement en Ituri, où 90 539 personnes ont été enregistrées. Ces activités ont été menées en coordination avec divers partenaires humanitaires et prestataires de services d’autres secteurs d’assistance, notamment le Programme Alimentaire Mondial (PAM), afin d’améliorer la planification opérationnelle de l’assistance alimentaire aux populations déplacées, signale-t-on dans le rapport, ajoutant que l’OIM a déplacé 2.000 ménages ou 7.239 personnes des sites informels Lac Vert/Bulengo et Rusayo I vers Rusayo II à Goma. ACP/

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