Matadi, 1er juillet 2025 (ACP).- La révision du système éducatif congolais axé sur la conscience nationale a été estimée comme l’un des défis majeurs qui restent à relever 65 ans après l’indépendance de la République démocratique du Congo, par l’analyste politique Joachim Kikufila, dans un entretien accordé à l’ACP à Matadi, chef-lieu du Kongo Central, dans le sud-ouest du pays.
<<Ce que je voudrais, c’est un appel à la conscience nationale, il faut que l’on puisse privilégier le civisme et la morale. Que l’on enseigne la leçon de civisme et morale dès nos écoles maternelles. Que notre système éducatif change pour que l’enfant soit en mesure d’écrire et de lire correctement dès le bas âge parce que l’enseignant sera bien payé>>, a-t-il déclaré.
Tout en Bien reconnaissant les progrès réalisés depuis l’indépendance en 1960, notamment en matière d’infrastructures, d’accès à l’éducation et aux services de base, Joachim Kikufila a estimé que ces avancées sont insuffisantes tant que le système éducatif n’est pas profondément réformé.
« Nous devons former des citoyens responsables, conscients de leurs droits et devoirs. Si nous appelons à la conscience nationale aujourd’hui, les générations futures jouiront réellement des fruits de l’indépendance », a-t-il poursuivi.
Éducateur, M. Kikufila a insisté sur la nécessité d’investir dans l’éducation dès le bas âge, pour former des citoyens enracinés dans les valeurs nationales et capables de faire face aux défis futurs, dénonçant à ce propos certaines réalités observées.
« Un jour dans un magasin, j’ai vu un expatrié menacer un Congolais de lui faire passer un mauvais quart d’heure. C’est anormal qu’un expatrié puisse menacer un Congolais chez lui, cette façon de voir les choses doit changer. Le Congolais doit se sentir à l’aise et maître chez lui», a-t-il souligné, avant d’appeler à une mobilisation collective en faveur d’un enseignement de qualité, pour bâtir une nation forte, unie et respectée. ACP/C.L.