Kinshasa, 9 mai 2025 (ACP).- La mise en place d’un système social congolais a été sollicitée auprès de l’ACP vendredi, par une femme en situation d’handicap pour proteger les droits de cette catégorie en République démocratique du Congo (RDC).
« Le Gouvernement devrait mettre en place un système social congolais pour protéger les droits des personnes vivant avec handicap (PVH). Il doit reconnaître que nous sommes une catégorie la plus démunie dans notre pays », a déclaré
Rachel Batulukisi, femme vivant avec handicap.
« Face à l’indifférence des autorités gouvernementales et à l’adversité quotidienne, la mendicité est devenue pour moi une question de survie« , a-t-elle ajouté.
Mme Batulukisi a fait savoir qu’elle s’installe à la place « Victoire » chaque jeudi et vendredi de 7h à 15h, espérant récolter quelques pièces pour payer son loyer et nourrir ses enfants.
« Je tend la main, espérant récolter quelques pièces pour survivre. Je n’ai pas d’autre choix. Il faut que je paie le loyer, que je nourrisse mes trois enfants« , a-t-elle expliqué, précisant que son handicap remonte à son enfance, à l’âge de 8 ans, à la suite d’une fracture mal soignée au Kwilu, sa province natale.
« C’est en jouant que j’ai eu une fracture à la jambe. Malheureusement, cela m’a conduite à cet état de handicap. J’élève seule mes enfants, sans aucun appui familial, ni aide sociale« , a-t-elle dit.
Mendier dans la rue est loin d’être sans souffrances
Par ailleurs, Rachel Batulukisi a indiqué que mendier dans la rue est loin d’être sans souffrances.
« Certaines personnes me donnent avec gentillesse, mais d’autres m’insultent. Elles me disent : “Ce n’est pas nous qui t’avons rendue handicapée, va chercher le père de tes enfants« , a-t-elle témoigné, avant de parler de la discrimination dont elle a été victime à cause de son handicap.
« La belle-famille n’a jamais accepté que leur fils vive avec une femme handicapée. Ils l’ont poussé à m’abandonner. En attendant, je me bats seule, chaque jour, pour offrir à mes enfants un minimum de dignité. Malgré les humiliations et les blessures invisibles, je garde l’espoir qu’un jour, le père de ses enfants reviendra assumer ses responsabilités« , a-t-elle confié.
L’histoire de Rachel Batulukisi incarne la détresse silencieuse de nombreuses femmes vulnérables à Kinshasa, rejetées par leur entourage, ignorées par les institutions et contraintes de mendier pour survivre. ACP/C.L