Matadi, 23 juin 2022 (ACP).- L’Assemblée provinciale du Kongo Central a adopté à l’unanimité le rapport de la commission d’enquête chargée d’élucider les causes de nombreux conflits fonciers et sociaux ayant causé mort d’hommes dans le territoire de Luozi, lors d’une plénière tenue mercredi sous la direction du vice-président de cette institution, Samuel Nimi Mbumba.
L’adoption du rapport est intervenue après la présentation par le président et le rapporteur de la commission d’enquête, les députés provinciaux Stanis Makana Makitaya et José Albert Muanda Makoso, du déroulement de cette enquête qui les ont amenés à Luozi, chef-lieu du territoire du même nom, jusqu’au village Yalala dans le secteur de Mbanza Mona, épicentre des conflits des terres à l’origine des tueries à répétition.
La commission s’est appesantie sur le conflit qui oppose depuis plusieurs décennies les familles Kuamisa et Kizeyiko ayant fait plusieurs victimes de part et d’autre, en dépit du fait qu’elles sont d’un même clan.
La commission a apprêté une mouture de protocole d’accord à soumettre à la signature des protagonistes, mais cette démarche estimée salutaire a été brutalement interrompue par la famille Kuamisa, qui s’accrochait à son jugement RCA 059 obtenu du tribunal de grande instance de Mbanza-Ngungu, reconnaissant sa qualité d’ayant-droit foncier de toutes les terres de Yalala, dont les membres sont pourtant issus d’un même arbre généalogique.
Face à cette divergence des vues, la commission d’enquête l’assemblée provinciale a décidé d’amener les délégués des deux familles à Luozi pour les réconcilier. Celle de Kizeyiko était consentante, mais celle de Kuamisa, plus nantie, s’en tenait toujours à son jugement des grandes instances de Mbanza-Ngungu, qui soumettait la famille Kizeyiko à un certain asservissement.
La commission a proposé à l’assemblée provinciale de trouver des solutions politiques et coutumières qui consisteraient à la mobilisation des ministères sectoriels et l’assemblée provinciale, de procéder à une dissuasion des prescrits de dispositions de l’article 9 de la constitution stipulant que « l’Etat exerce une souveraineté permanente, notamment sur le sol, le sous-sol, les eaux, et les forêt, les espaces aérien, fluvial, lacustre et maritime congolais, ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental ».
Elle a également évoqué l’article 30 qui dit que « toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir dans les conditions fixées par la loi», en vue de convier les deux parties à vivre en paix et en harmonie, a conclu la commission enquête. ACP/Zng/RNL/NKV/MMC/HBB/NMM