Bidons reconditionnés, de plus en plus réservoirs d’eau dans les ménages à Kinshasa

Kinshasa, 15 mai 2023 (ACP).- Des bidons reconditionnés sont devenus, de plus en plus, des réservoirs d’eau potable, utilisés dans plusieurs ménages à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), a constaté jeudi l’ACP.

« L’accès à l’eau potable est difficile chez nous. Il faut donc se constituer des réserves chaque jour à l’aide de bidons vides qui contenaient de l’huile, que nous achetons au marché. Ces récipients sont une solution idéale dans notre quartier », a affirmé un habitant de la commune de Selembao, Charly Nzita, soumis à une corvée matinale quotidienne de transporter une dizaine de récipients remplis du précieux liquide, avant de vaquer à d’autres occupations.


Ce mode de vie est aussi celui observé dans plusieurs communes de la ville de Kinshasa non desservies en eau potable. Cas de la commune de Bumbu où Jocelyne Longe habite depuis des années. «Il y a un tuyau de la Régideso dans notre parcelle. Mais l’eau ne coule presque pas. Sans les bidons qui nous servent à faire des stocks dans les quartiers où l’eau coule, on ne saura pas faire ni la vaisselle, ni la lessive, encore moins la cuisine », a-t-elle expliqué.


Des bidons d’huile végétale vides entassés les uns sur les autres et d’autres entremêlés, font partie du décor qui s’offre, à première vue d’un visiteur ou tout autre intrus dans une des milliers des parcelles des plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa, où l’eau potable de la REGIDESO a, soit cessé de couler, ou n’a jamais coulé.


Pour se constituer des réserves de ce précieux liquide dans ces quartiers, il faut avoir un réservoir à grande capacité, notamment des citernes plastiques. Ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. C’est ainsi que les moins nantis se rabattent sur les bidons d’huile végétale vide.


Une véritable aubaine pour des marchands occasionnels qui ont développé tout un commerce florissant de vente de bidons vides. Annie Mbombo se recrute parmi cette population de Kinshasa qui ne tarit pas d’imagination devant une opportunité d’affaires.


Mère de 7 enfants dont une fille déjà initiée à la même activité commerciale, cette veuve au regard d’une sexagénaire, encore pleine d’énergie, se ravitaille dans les différents marchés de Kinshasa. « Mes pourvoyeurs sont les  vendeurs d’huile végétale au marché Gambela. C’est auprès d’eux que j’achète ces bidons pour les revendre ensuite auprès des ménages en quête de réservoirs d’eau », a-t-elle confié.

Au marché communément appelé «Selembao », alors que situé, en réalité, dans la commune de Bumbu, les bidons vidés de leur contenu d’huile végétale, font partie de la marchandise très recherchée. On en retrouve de toute taille. Mais les plus prisés, ce sont les récipients de 20 et 25 litres, dont les prix varient entre 4.000 (quatre mille) et 5.000 (cinq mille) Francs congolais la pièce.


Avant cette ruée des Kinois sur ces récipients, la seule clientèle était celle des trafiquants d’huile de palme produite dans les provinces voisines à Kinshasa, à savoir le Kongo Central, le grand Bandundu et l’Equateur.


ACP/ODM

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