Équateur : l’exode des pygmées vers le centre-ville à Mbandaka constaté

Mbandaka, 06 septembre 2024 (ACP).- La mutation des peuples autochtones pygmées (PA) vers  la ville a été remarquée à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, au nord-ouest de la République démocratique du Congo, a constaté dimanche l’ACP.

« Si nous avons quitté nos villages, c’est parce que nous y sommes nés, grandis et avons réalisé des travaux durs au village mais, nous ne nous retrouvons pas. Nous sommes décidés de quitter de rejoindre la ville pour une autre expérience », a déclaré Jean  Elunza Lomuma, pygmée employé de bureau à la coordination provinciale des écoles conventionnées catholiques Orthodoxes.

« Nous n’avons pas des possibilités pour instruire nos enfants, comme fut le cas pour nous parents. La lutte contre l’analphabétisme est l’une de cause de notre exode. Notre sortie en ville se justifie aussi par la comparaison de mode de vie de l’intérieur et de la ville. En ville, les études constituent une véritable émulation pour les parents. Même pour le commerce, nous subissons l’exagération des prix des articles, comme si le chemin de la ville nous est interdit », a fait remarquer Jean  Elunza.

Selon lui, un autre problème est lié à la pollution des villages par la sorcellerie. A l’en croire, la mort est devenue un simple fait quotidien. Elle peut être promise et même programmée et aussi les maladies indigènes sont quasiment une épidémie, et la peur règne en maître, a-t-il poursuivi.

Et de renchérir : « nous sommes sortis pour nous adapter à un autre mode de vie. En ville il y a beaucoup d’opportunités sur plusieurs plans : scolarisation, travail, circulation monétaire, etc. La stabilité dépend de l’organisation et de comportement d’un chacun. La majorité de nous PA trouve difficultés  par manque de clairvoyance d’esprit et à cause de sentiment de complexe d’infériorité toujours difficile à éradiquer.  Certains évoluent, d’autres non ».

IL a remercié le chef de l’Etat Felix Antoine Thisekedi pour la gratuité de l’enseignement à l’école primaire, surtout pour les enfants PA. N

Il a dit espérer que les peuples Autochtones pygmées auront la considération un jour dans ce pays, mais à la seule condition qu’ils fassent des efforts d’adaptation.

« Dieu nous a créés tous égaux, mais il y a certaines choses que nous faisons nous PA qui ne précisent pas cette égalité, comme si nous sommes prédéterminés. Chacun de nous devra préparer son avenir à travers les études de ses enfants, raison pour laquelle je nous exhorte à envoyer nos enfants à l’école, car ce sont les études qui conditionnent l’ouverture à la modernité », a-t-il soutenu.

Notons qu’il s’observe à Mbandaka la présence d’une grande communauté autochtone, qui déserte les campagnes en quête du mieux-être.

ACP/C.L.

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